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du 19 au 25 août août 2012 (semaine 34)
 

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25 août 2012 - Suisse
GRANDE EST L'ÉVOLUTION DU PROTESTANTISME

Les Eglises réformées en Suisse s'inquiètent pour leur avenir: autrefois groupe religieux majoritaire, leur part ne cesse de baisser depuis quelques décennies, et le déclin numérique semble s'accélérer. Une étude qui rejoint celle d'autres Églises.

Une étude de deux sociologues analyse la situation et les perspectives. Le livre de Jörg Stolz et Edmée Ballif, "L'avenir des Réformés. Les Eglises face aux changements sociaux ", offre une analyse d'ensemble du protestantisme en Suisse qui intéressera tous les observateurs du champ religieux non seulement en Suisse, mais également dans les autres pays européens.

Jusqu'au recensement de 1960, la majorité de la population suisse était protestante. Depuis 1970, migration des pays de l'Europe méridionale aidant, le catholicisme est devenu la première confession du pays. Il ne fait aucun doute que les transformations du paysage religieux liées aux migrations restent statistiquement défavorables aux réformés en Suisse.

Mais ce n'est pas que la migration qui explique que, de 46,42% qu'ils étaient encore en 1979, les réformés ne formaient plus que 33,04% de la population au recensement 2000 et 30,9% au recensement 2010 (qui est en réalité un sondage portant uniquement sur un échantillon de la population de plus de 15 ans).

A vrai dire, l'évolution n'est pas uniforme sur le territoire de la Confédération: en raison de migrations intérieures, notamment, le nombre de réformés est en croissance dans certains cantons, tandis qu'il décline dans d'autres.

Un débat autour de l'avenir est ainsi lancé, qui ne porte pas que sur les statistiques. Une analyse sociologique détaillée de la situation du protestantisme en Suisse présente un intérêt qui dépasse les cercles de spécialistes, ne serait-ce que pour poser un constat informé et dépassionné. mené à la demande de la Fédération des Eglises protestantes de Suisse (FEPS), qui "s'interrogent sérieusement sur l'avenir" .

Il est possible de répartir les membres des Eglises réformées en trois catégories. Tout d'abord, un noyau de pratiquants réguliers, environ 10%, dans lequel les classes d'âge les plus élevées sont surreprésentées. Ensuite, des pratiquants occasionnels (32%), qui n'assistent pas uniquement à des baptêmes, mariages ou funérailles, mais sont présents moins de deux fois par mois à un culte ou à une autre activité. Enfin, 59% ne franchissent les portes d'une église au mieux que lors de services religieux tels que des baptêmes, mariages ou funérailles.

Ces évolutions s'inscrivent dans de grandes tendances affectant la société contemporaine, en Suisse et plus largement dans le monde occidental: "La régression de la religiosité chrétienne traditionnelle n'est nullement propre à la Suisse. Elle s'observe également depuis les années 1950, avec une intensité plus ou moins marquée, dans la quasi-totalité des pays occidentaux 'post-industriels' [...]; font toutefois exception les Etats-Unis. L'évolution est plus ou moins rapide. Par comparaison avec d'autres pays, le niveau de religiosité en Suisse est relativement élevé et l'évolution assez lente. Mais partout, des mécanismes similaires paraissent produire des effets identiques."Bien des questions naissent de cette étude. La solution passe-t-elle par une réaffirmation d'une identité réformée, entre les tentations d'un "fondamentalisme plus ou moins radical, d'une part, et un post-libéralisme pouvant aller jusqu'à l'agnosticisme".

Que ce soit sous l'angle sociologique ou sous celui de la préoccupation pastorale, les analyses de la situation des réformés en Suisse et des perspectives qui s'ouvrent à eux viennent rejoindre celles des Églises de l'Europe occidentale. (source : AP)


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