-
1 septembre 2012 - Libye
SOUS L'OEIL IMPASSIBLE DE LA POLICE
Le 25 août, sans que les forces de police ne s’y opposent, des fondamentalistes islamiques ont détruit au bulldozer le mausolée d’Al-Chaab al-Dahmani, à Tripoli, et profané son tombeau qui est un lieu de pèlerinage notamment pour les soufis.
Bien que les soufis – des mystiques de l’islam – affirment appartenir à l’islam, les musulmans traditionnels, sunnites et chiites, considèrent le soufisme avec la plus grande méfiance. Les soufis, sont même accusés d’être des « koufars », c’est-à-dire des mécréants et des infidèles.
Les fondamentalistes musulmans dénoncent le fait que ces saints soufis font l’objet de « vénération », alors que selon les préceptes fondamentaux de l’islam, « il n’y a pas d’autre Dieu qu’Allah et Mohammed est son messager ». Ils accusent par conséquent les soufis d’idolâtrie et de pratiques contraires à l’unicité de Dieu.
Le 24 août, à Zliten, ville côtière à 160 km à l’est de Tripoli, des extrémistes salafistes ont détruit également à l’explosif le mausolée du Cheikh Abdessalem al-Asmar, un théologien soufi du XVIe siècle. Ils ont attaqué une bibliothèque et une université portant le nom du cheikh al-Asmar et encore détruit le mausolée du Cheikh Ahmed al-Zarrouk, à Misrata, à 200 km à l’est de Tripoli.
Au lendemain de ces profanations, le ministre libyen de l’Intérieur Fawzi Abd al Ali a démissionné. Il a essuyé en effet les vives critiques de députés au Congrès général national (CGN) pour l’inaction de la police et son impuissance à protéger ces lieux de culte et de sépulture.
Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi, la Libye fait face à une vague d’attentats contre les sépultures appartenant à divers courants de l’islam considérés comme non orthodoxes. (source : AP)
Retour aux dépêches
retour à la page d'accueil
|