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du 2 au 5 septembre 2012 (semaine 36)
 

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5 septembre 2012 - France
COMMENT DÉFINIR UNE DÉMOCRATIE ABSOLUE


Le cardinal Barbarin met en garde contre l´idée de ´démocratie absolue´. Il est dangereux de se mettre à redéfinir l´homme, la femme, le mariage, des propos prononcés alors que grandit le débat autour du mariage homosexuel ou de l´euthanasie.

Dans un entretien publié par le quotidien français "La Croix", il estime que les citoyens ont le devoir d´interpeller les gouvernements pour qu´ils respectent certaines "limites".

"J´aime la démocratie, elle est ´le moins mauvais´ des régimes, souligne-t-il, mais il ne faudrait pas qu´elle devienne une ´démocratie absolue´". A ses yeux, si le parlement a "le pouvoir de changer les lois définissant le sens du mariage", il n´est peut-être pas "légitime de décider de tout, de changer le sens des mots".

"Il est sage que tout mode de gouvernement se donne des limites et sache ´raison garder´". C´est dans ce sens que les citoyens ont le droit et le devoir d´"interpeller les responsables", estime le cardinal Barbarin. "N´est-il pas dangereux de se mettre à redéfinir l´homme, la femme, le mariage... ?", s´interroge-t-il.

Revenant sur la question de l´euthanasie, également au coeur du débat public en France, il remarque qu´on "invoque le désir de la personne, qui veut elle-même se supprimer". Mais, dit-il, "le jugement d´une personne sur sa propre vie ne peut pas être la référence absolue".

Alors qu´approche le Synode des évêques en fin octobre, il développe sa vision du concept de ´nouveauté´. Il attend du Synode qu´il "réfléchisse sur le sens du mot ´nouveau´, pour que rien d´innovant ne se croie supérieur". "Il faut de l´enthousiasme, oui; dépoussiérer l´Eglise, oui, poursuit-il, mais en se méfiant comme de la peste de l´orgueil qui s´infiltre et pourrit tout".

A ses yeux, il convient avant tout de "distinguer le circonstanciel : une culture, des questions, des techniques nouvelles, de l´essentiel, le Christ, qui est à Lui seul l´éternelle nouveauté". Et d´ajouter: "L´une des difficultés est d´accorder ces regards différents sur le mot ´nouveau´".

A l´approche de la visite Ad limina des évêques français, qui doit débuter le 20 septembre, le primat des Gaules affirme que les évêques ont effectué un gros travail de synthèse. Ils attendent que cette rencontre avec le pape les aide "à trouver l´harmonie entre la nature institutionnelle de l´Eglise, dont nous ne devons pas rester prisonniers, et tout ce qui nous tire vers l´avant". Il s´agit aussi de trouver l´équilibre entre la liberté des initiatives et le discernement. "Tout ce qui est nouveau n´est pas bon", tempère le cardinal Barbarin.

Rome, dit-il, a la mission d´aider les évêques à "aborder des difficultés pastorales qui apparaissent et vont se multiplier dans les situations nouvelles que connaissent nos sociétés".

Il pourrait ajouter que les évêques locaux pourraient aussi aider les services romains dans leur vision universelle auprès du Pape. Une vitsie "ad limina" est une communion dans les deux sens. (source : AP)


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