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du 5 au 8 octobre 2012 (semaine 40)
 

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8 octobre 2012 - Russie
L
A TÉNACITÉ FIDÈLE DES BABOUCHKAS

Vingt ans après la chute de l’URSS, les grands-mères ont du mal à survivre dans la nouvelle Russie, mais dans des villages éloignés comme dans certaines banlieues deshéritées ce sont elles qui entrainent l'Église officielle à restaurer les églises..

Dos courbé, sourire apparemment grimaçant, la « babouchka » est la figure symbolique de la Russie qu’a tant fait souffrir le grand saut dans le capitalisme. Pendant la perestroïka, puis sous Boris Elstine, premier président de l’ère post-soviétique, ces grands-mères se sont retrouvées dans la rue, obligées de vendre tout et n’importe quoi à la sortie des marchés.

Une habitude qui est restée sous le régime de Vladimir Poutine. Pour compléter des retraites de misère (l’équivalent de 250 € en moyenne). Et pour combler l’absence des grands-pères (à cause d’un taux de mortalité toujours très élevé, seuls 60 % des hommes vivant jusqu’à l’âge de la retraite). Ainsi, jusque sur les trottoirs des faubourgs moscovites, la babouchka étale cornichons et champignons du petit jardin de la datcha. Ou de vieux objets et souvenirs de famille datant « de la belle époque soviétique ».

Car la babouchka reste profondément nostalgique du système communiste. Comme elle est restée fidèle à Dieu dans l'ombre des persécutions.

« Bien sûr, aujourd’hui, grâce à Poutine, nous avons enfin de la stabilité, après le chaos des années 1990. Nous avons davantage de liberté. Mais la vie est plus dure qu’avant », soupire Marina, grand-mère de 65 ans. Elle ne pleure pas la dictature du prolétariat, elle regrette une forme de sécurité, sociale et économique. Avec, en tête des complaintes : la fin de la gratuité des soins médicaux. « Nous avions le meilleur système de santé au monde », insiste Leonid Rochal, 79 ans, célèbre docteur, impliqué dans de multiples activités caritatives pour pallier les carences de la sécurité sociale.

Car, en Russie actuelle, les dépenses publiques pour la santé représentent moins de 4 % du PIB, contre 7 à 8 % dans les pays européens. Les retraités sont les premiers à en souffrir.

Une réforme est devenue urgente en Russie, où assurance-vie et autres pensions privées se développent petit à petit. Vladimir Poutine s’est engagé à ne pas changer l’âge de la retraite (60 ans pour les hommes, 55 ans pour les femmes). Mais les babouchka ont toujours été patientes dans leur pauvreté.

Certes différentes mesures sont en discussion : versement obligatoire à des fonds de pension, augmentation du nombre d’années à travailler… Un sujet politiquement très sensible : soucieuse de stabilité, la babouchka est l’électrice la plus fidèle de Vladimir Poutine.

« Bien sûr, aujourd’hui, grâce à Poutine, nous avons enfin de la stabilité, après le chaos des années 1990. Et davantage de liberté. Mais la vie est plus dure qu’avant. »

Alors Tania se signe et s'incline en passant devant l'église du quartier qu'elle a aidée à reconstruire. Et elle restera en prière devant les icônes de son séjour où nuit et jour et depuis des années ont brûlé les "lampades" de sa fidélité. (source : AP)

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