Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 14 au 18 octobre 2012 (semaine 42)
 

-
18 octobre 2012 - Chine
QUEL EST L'AVENIR DE L'ÉVANGÉLISATION ?

Avant 1980, aucune activité religieuse n’a été autorisée. Notre Église, à l’époque très institutionnelle et hiérarchique, ne recevait aucune information sur Vatican II. Benoît XVI en 2007 a fait comprendre qu’il faut aller vers l’unité de l’Église.

Et cela, sans crainte pour la souveraineté de la Chine, tient à souligner le P. Joseph Zhang Wenxi Doyen du grand séminaire interdiocésain du Hebei, à Shijiazhuang.

Le Synode sur la nouvelle évangélisation, dit-il, intéresse aussi les catholiques de Chine. « L’avenir de l’évangélisation en Chine dépendra de la base, des laïcs, de la place qu’on donnera au dynamisme des communautés locales ».

"Ma famille est catholique depuis cinq générations, fait-il remarquer. Bibliste de formation, je suis issu de l’Église “clandestine”. C’est mon évêque clandestin qui m’a envoyé dans un séminaire “officiel”. Après avoir étudié aux États-Unis neuf années, je suis de retour en Chine depuis deux ans. De très nombreux prêtres chinois ont suivi le même itinéraire que moi. Notre séminaire est le plus important de Chine, avec plus d’une centaine de séminaristes.

" La division entre “officiels” et “clandestins” évolue. Historiquement, certains évêques ont considéré qu’en prison, ils ne pouvaient pas utiliser une part de liberté qui pouvait leur être donnée pour développer la foi. D’autres, au contraire, ont considéré qu’en l’absence de liberté, ils ne pouvaient pas exercer leur ministère."

La Lettre aux catholiques de Chine publiée par Benoît XVI en 2007 a fait comprendre qu’il faut aller vers l’unité de l’Église, sans crainte pour la souveraineté de la Chine. Les “clandestins”, vivant dans l’insécurité, ont des difficultés à se former. De leur côté, les officiels, très fortement impliqués avec le gouvernement, risquent parfois de perdre leur identité. Cette division est un fardeau très lourd. Jusqu'à ce jour, l’accent a été mis plus sur la gestion sacramentelle des paroisses que sur l’évangélisation.

" Mais, en une génération, nous avons connu de grands changements.Désormais, par exemple, les études bibliques se développent vite, peut-être en raison de l’influence grandissante des groupes protestants, qui regroupent plus de 50 millions de fidèles. De même, le rôle des laïcs est de plus en plus mis en valeur, et ils sont de mieux en mieux formés. Les catéchumènes sont de plus en plus nombreux. Les activités de solidarité se multiplient, les productions médiatiques également (journaux, site Internet, DVD).

" Évidemment, la situation est variable selon les diocèses. En Chine, il ne faut jamais généraliser. Mais on sent que quelque chose se développe. L’Année de la foi est connue : les évêques ont diffusé des lettres pastorales, encouragent le travail d’évangélisation, l’esprit missionnaire des laïcs.

" Nous devons faire face à de très importantes mutations socioculturelles. L’urbanisation croissante entraîne de fortes migrations intérieures. Les paroisses rurales se vident, tandis qu’en ville, les baptisés, et ceux qui ne le sont pas, ne savent pas vers qui se tourner.

" Nous constatons un très grand vide spirituel. Les suicides augmentent, et les mariages diminuent. Beaucoup de personnes sont intriguées par le christianisme. On les appelle les “chrétiens culturels”. Je pense que la modernisation a besoin du christianisme : nous avons l’argent, mais il nous manque des valeurs ! Notre problème, c’est que l’Église ne peut pas s’exprimer publiquement.

L’avenir de l’évangélisation en Chine dépendra de la base, des laïcs, de la place qu’on donnera au dynamisme des communautés locales. Mais il faut respecter notre culture plurimillénaire, son besoin d’appartenance communautaire. Historiquement, les intellectuels chinois ont toujours vu dans le christianisme une importation occidentale, une religion étrangère. » (source : Mepasie)


Retour aux dépêches
retour à la page d'accueil