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du 14 au 18 octobre 2012 (semaine 42)
 

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18 octobre 2012 - Syrie
L'ÉGLISE REJETTE LA VOIE DES ARMES

Il n´est jamais trop tard pour entamer un dialogue, affirme le Père Georges Aboud, lors que la Syrie est toujours en proie aux violences. "Au Liban, après 15 ans de guerre, les parties en conflit ont finalement bien dû négocier".

Le Père Georges Aboud, curé grec-catholique melkite de la paroisse de Saint-Cyrille, dans le quartier de Kassa´a, vit dans une zone de Damas encore épargnée par les combats. Alors que les combat ne se déroulent qu´à 5 kilomètres de son église, il affirme qu´à Kassa´a, un quartier mixte peuplé en majorité de chrétiens, les habitants connaissent "une certaine normalité". Y vivent en bonne entente 15,000 melkites catholiques, aux côtés de syro-orthodoxes, de syro-catholiques, de chaldéens, de maronites, de protestants ainsi que de musulmans.

" On entend les tirs, c´est vrai, mais on s´habitue...Les enfants vont à l´école, et les gens doivent se rendre au travail pour nourrir leur famille. Les messes ont lieu normalement, comme les baptêmes ou les enterrements. Jusqu´à présent, à aucune occasion, la messe dominicale a dû être renvoyée en raison de l´insécurité".

Une voiture piégée a explosé près de son église le 17 mars dernier, et une bombe a explosé le 9 octobre, mais il n´y a pas de combat de rue à Kassa´a, poursuit le Père Aboud, qui n´a pourtant aucune intention de quitter sa paroisse en raison de la situation.

L´Eglise grecque-catholique melkite a accueilli des réfugiés de Homs et des villages environnants. Le patriarcat melkite distribue actuellement des paquets de nourritures à quelque 800 familles, essentiellement des chrétiens. Les jésuites et les orthodoxes sont également engagés auprès des réfugiés de l´intérieur. Ils sont plusieurs centaines de milliers.

"Toute la Syrie n´est pas à feu et à sang". Des villes côtières comme Lattaquié ou Tartous connaissent une "certaine paix". Les combats se concentrent dans certains quartiers et régions. Ailleurs, la vie se déroule à peu près normalement, assure-t-il.

La seule chose qu´il souligne, c´est que la population vit dans l´angoisse en raison de l´insécurité permanente et des immenses destructions dans certains endroits. "Les gens ont peur de l´avenir, car tout peut arriver. Ce sentiment n´est pas celui des chrétiens seulement... Nous nous considérons d´abord comme des citoyens syriens. Nous craignons de voir s´installer une situation semblable à ce qui se passe en Irak, et que les groupes extrémistes créent le désordre et le chaos...

" Les risques, dit-il encore, ne sont pas seulement pour nous! Nous avons toujours vécu ensemble avec les musulmans, mais nous craignons désormais que ces bonnes relations finissent par être brisées par ce déferlement de haine". Pour le moment, souligne le Père Aboud, les tensions ne sont pas perceptibles au niveau de la population: "Les contacts sont bons aussi au niveau officiel entre le patriarcat et les chefs religieux musulmans. Il y a des rencontres également au plan local entre prêtres et imams, par exemple dans les localités en majorité chrétiennes comme Sednaya et Maaloula", ainsi le dialogue islamo-chrétien n´est pas rompu. (source : AP)


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