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du 18 au 22 octobre 2012 (semaine 42)
 

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22 octobre 2012 - Kurdistan
LES CHRÉTIENS ENTRE L'EXIL, L'IRAK ET LA TURQUIE


Alors que des avions turcs bombardent des positions kurdes dans le Kurdistan irakien, les relations entre l'Irak et la Turquie s'enveniment, menaçant la sécurité des habitants du Kurdistan irakien et les nombreux chrétiens qui y ont trouvé refuge.

D'un côté, la Turquie est en guerre ouverte contre les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui luttent depuis 1984 pour l'indépendance du sud-est du pays. Le conflit connaît un regain de violence depuis cet été, et la Turquie n'hésite pas à cibler le Kurdistan irakien, où le PKK dispose de plusieurs positions.

De l'autre, l'Irak dénonce « la violation de la souveraineté et de la sécurité » du pays. Le gouvernement a annoncé la semaine dernière vouloir mettre fin à la présence de soldats turcs stationnés au Kurdistan, fruit d'un accord signé sous Saddam Hussein en 1995.

Or depuis la chute de Saddam Hussein, les chrétiens d'Irak sont nombreux à trouver refuge dans la région autonome du Kurdistan irakien, sécurisé par des dizaines de milliers de militaires kurdes, et traditionnellement accueillant envers les minorités.

Selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), l'exode des chrétiens d'Irak vers le Kurdistan s'est accéléré en raison des menaces auxquelles ils sont confrontés dans le reste du pays, notamment à Bagdad et Mossoul où la minorité chrétienne subit une double violence : celle des groupes crapuleux et des extrémistes islamistes.

Alors qu'ils étaient plus d'un million en Irak avant l'invasion américaine de 2003, les chrétiens seraient aujourd'hui moins de 350,000 dans tout le pays, dont près de la moitié au Kurdistan. « C'est une région sécurisée par rapport au reste du pays ». Une protection qui s'étend au-delà des frontières floues de cette région autonome : « deux villes chrétiennes, bien qu'en dehors du Kurdistan, sont tout de même protégées par l'armée kurde ».

Plus généralement, nombreux sont les chrétiens qui ne se rendent au Kurdistan irakien que provisoirement. Barrière de la langue, maigres perspectives professionnelles : faute de pouvoir réellement s'intégrer, ils attendent de pouvoir retourner dans leurs villes d'origine – ou, à défaut, de quitter définitivement l'Irak pour ses pays voisins, où l'on note une forte émigration. (source : AP)

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