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du 22 au 25 octobre 2012 (semaine 43)
 

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25 octobre 2012 -
QU
AND BENOÎT XVI FAIT LE MÉNAGE

Plusieurs décisions de Benoît XVI sont révélatrices de sa volonté de modifier la manière d'agir ou la manière d'être des instances vaticanes. Il le fait sans bruit, mais à y voir de plus près, elles apparaissent même étonnantes parfois.

La nomination au cardinalat de l’Américain Harvey, préfet de la Maison pontificale, reste surprenante par certains côtés. En effet les deux préfets de la Maison pontificale précédents n’ont reçu la pourpre qu’en fin de carrière : Jacques Martin à 80 ans et Dino Monduzzi à 76 ans.

Harvey, lui, a 63 ans et le fait que le pape, en lui accordant la pourpre, ait annoncé qu’il serait prochainement nommé archiprêtre de la basilique Saint-Paul-hors-les-Murs a un petit goût de promotion,et aussi de démission forcée. Celui qui est chargé de l'entourage quotidien du Pape et des organisations non liturgiques, reçoit un titre important. Mais il y a un proverbe à Rome : "Promoveatur ut moveatur".

Promu et muté parce qu'il n'a pas démérité bien que, ces derniers mois, son nom ait été mentionné parmi ceux des personnes qui, dans le passé, auraient favorisé la regrettable embauche de Paolo Gabriele comme majordome du pape. Avec ce départ, Benoît XVI peut ainsi envisager une restructuration des services de la Maison pontificale.

Il y a lieu de considérer les démissions épiscopales du pontificat de Benoît XVI Depuis son élection en avril 2005, Benoît XVI a « accepté » 78 démissions d’évêques, soit une tous les 36 jours, dont cinq pour raisons de santé. Ce qui n'est l'objet de la limite d'âge. Et il est à noter que le cardinal Ouellet, chargé des nominations épiscopales, rencontre Benoît XVI en audien privée chaque semaine.

Ces démissions simplement « acceptées » par le Pape au titre de l’article 401 § 2 du code de droit canonique sont  pour les experts le signe de la volonté du Pape de faire le ménage ou, comme on dit au Vatican, relève de la « purificazione ». En effet, si le Vatican ne donne pas plus de précision sur ces démissions, elles semblent fondées sur plusieurs motifs autre que la maladie : mauvaise gestion d’un diocèse, vie affective hors de la discipline de l’Eglise, difficultés doctrinales avec Rome.

Cette « purification » ne concerne pas seulement l’épiscopat : c’est ainsi que pratiquement tout l’état-major de la congrégation des Légionnaires du Christ a été renouvelé, surtout ceux qui étaient en contact avec le fondateur de la Congrégation, Marcial Marciel, officiellement reconnu comme pervers sexuel.

Autre restructuration. Dans le même temps la modification apportée par Benoît XVI à partir du 3 novembre, au statut de la Commission pour les biens culturels de l’Eglise, désormais dépendant du Conseil pontifical de la culture, est significative d'un changement plus profond et même d'une plus large ouverture au dialogue par le biais de la Culture.

Le cardinal Gianfranco Ravasi, président du Conseil pontifical de la culture, en est la cheville ouvrière et cette innovation lui permet également de rénover le personnel de ces instances romaines et des autres département du Conseil Pontifical.

Il est évident que la notoriété du cardinal le permet car elle s’est fortement accrue au niveau international grâce aux événements du "Parvis des Gentils", qu’il a organisés, toujours sous le regard bienveillant de la presse, même dans des métropoles profondément sécularisées comme Paris ou Stockholm.

Dans ce domaine comme en plusieurs autres, il est l'un des acteurs les plus influents à qui Benoît XVI demande d'être l'artisan de l'ouverture au monde loin de l'Église, voire athée, mais pour qui l'art et la culture permettent un dialogue sur l'essentiel de l'humanisme.

Une déclaration du cardinal Ravasi lors du IVème Congrès de la culture chrétienne, du 27 au 30 septembre derniers en témoigne : " Aujourd’hui, a souligné le cardinal, la modernité, avec sa culture instable, apparaît incapable de comprendre les vérités ultimes”. C’est pourquoi il faut les “re-proposer” car “le fini ne suffit pas à exprimer la créature humaine et le contingent à décrire l’être”. (source : Radio-Vatican)

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