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du 13 au 15 novembre 2012 (semaine 46)
 

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15 novembre 2012 -
LES RUSSES ORTHODOXES EN TERRE SAINTE


La visite dans les Territoires palestniens et à Jérusalem du patriarche Kirill, de l’Église orthodoxe russe, en rappelle la présence depuis près de 150 ans, mais aussi le problème des migrants russe qui espèrent que leur statut en soit amélioré.

Au cœur de Jérusalem, derrière l’imposante mairie, le « quartier russe » regroupe plusieurs bâtiments portant sur leurs frontons des inscriptions cyrilliques, témoignages de l’importance des pèlerinages de fidèles russes en Terre sainte à la fin du XIXe siècle.

La cathédrale de la Sainte-Trinité, édifice russe néoclassique aux multiples coupoles, habituellement austère, connaissait depuis le vendredi 9 novembre fleurs et drapeaux en l’honneur de sa visite. Pour le ministère israélien des affaires étrangères, il s’agit, « en termes religieux, de la plus importante visite depuis le pape Benoît XVI » en 2009.

" Ce n’est pas la visite d’un responsable d’Église étranger, nuance Hana Bendcowsky du Centre de Jérusalem pour les relations entre juifs et chrétiens (JCJCR). Kirill est l’hôte du patriarche grec-orthodoxe de Jérusalem, Theophilos III, mais grecs et russes-orthodoxes ne forment ici qu’une seule Église – à deux têtes, l’une en Russie, l’autre à Jérusalem –, mais toujours en connexion. "

Et cela va plus loin. " On est si peu de chrétiens ici qu’il n’y a pas de différence entre nous, même avec les catholiques... car j’ai besoin d’aller à l’église russe-orthodoxe, pour prier dans la langue qui vient de l’intérieur."

La plupart des fidèles orthodoxes ont immigré en Israël en tant que juifs. On les appelle des “chrétiens cachés”. Ils cachent leurs croix, ils ont peur qu’on leur cause des problèmes." Dans les années 1990, un million d’habitants de l’ex-URSS dont au moins l’un des grands-parents était de confession juive sont arrivés en Israël, au titre de la « loi du retour ». Il n’existe pas de chiffres officiels, mais on compterait parmi eux 150.000 à 200.000 chrétiens orthodoxes russes – alors que les Arabes chrétiens ne sont que 120.000 en Israël.

Ils ne peuvent plus bénéficier de la loi du retour en Israël en se déclarant, auprès du ministère de l’intérieur, d’une autre religion que la religion juive. C’est pourquoi 300.000 immigrés russes, qui n’étaient pas nés d’une mère juive, ont été enregistrés comme non affiliés à une religion. Beaucoup croient au Christ, mais ils ne sont pas reconnus officiellement comme chrétiens. Ils ne peuvent pas se marier à l’église, ni faire baptiser leurs enfants, même s’il se dit que certains prêtres russes acceptent de leur donner le baptême.

Dans un pays où chacun est rattaché de près ou de loin à une religion, les Israéliens russes-orthodoxes cherchent aujourd’hui leur identité et voudraient mener leur vie religieuse au grand jour. La visite du Patriarche Kirill peut aider à un solution, même si cela n'est pas officiellement à l'odre du jour.

Le 9 novembre il a été accueilli à Jérusalem par de nombreux religieux dont Mgr Fouad Twal, Patriarche latin de Jérusalem, qui tenait à être présent : « Je souhaite l’accueillir dans une démarche tant chrétienne qu’œcuménique » avait-il déclaré. Mgr Twal a rencontré en tête à tête le Patriarche Kirill le 11 novembre

Autre enjeu politico-religieux à évoquer avec Shimon Peres, le Saint-Sépulcre. Ce haut lieu du christianisme fait depuis quelques jours l’objet d’un sérieux conflit opposant le Patriarcat grec-orthodoxe, en charge d’une partie de la Basilique, et une compagnie des eaux israélienne. Le Patriarche Théophilos III a demandé de l’aide au président russe Poutine. (source : Orthodoxie et LPJ)


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