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du 13 au 16 janvier 2013 (semaine 03)
 

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16 janvier 2013 -
ROME ET L'ÉPISCOPAT FRANÇAIS

Ces dernières semaines, Rome a apporté un soutien discret mais déterminé à la stratégie mise en œuvre par le président de la Conférence épiscopale et par l’épiscopat français face au projet de mariage homosexuel.

Au fil des visites "ad limina" des évêques français, durant le dernier trimestre 2012, Benoît XVI a tout d’abord réaffirmé les fondements du mariage chrétien. Puis, à plusieurs reprises, et notamment le 21 décembre 2012 devant la Curie romaine, il a appelé les catholiques à « lutter » pour le maintien de la famille formée d’un père, d’une mère et d’enfants.

Mais, délibérément, le pape a souhaité ancrer le débat dans son fondement anthropologique, s’en prenant à la théorie du genre : « La question de la famille n’est pas seulement celle d’une forme sociale déterminée, mais celle de la question de l’être humain lui-même, et de ce qu’il faut faire pour être de façon juste une personne humaine. »

Faisant, de façon inattendue, une référence appuyée au document publié en novembre par le grand rabbin de France, Gilles Bernheim, sur la théorie du genre, Benoît XVI a affirmé : « L’être humain conteste d’avoir une nature préparée à l’avance de sa corporéité, qui caractérise son être de personne. Il nie sa nature et décide qu’elle ne lui est pas donnée comme un fait préparé à l’avance, mais que c’est lui-même qui se la crée. »

Le 6 janvier, s’adressant à quatre nouveaux évêques ordonnés, il a encouragé ceux-ci à « contredire les orientations dominantes », ne craignant pas d’utiliser l’image « des agneaux au milieu des loups ».

À la veille de la manifestation parisienne, Mgr Vincenzo Paglia, président du Conseil pontifical pour la famille, avait réitéré son « admiration » pour l’épiscopat français, affirmant : « Le divorce n’est pas entre l’Église et l’opinion publique. L’individualisme est un poison qui veut détruire nos sociétés. Et le premier obstacle à l’absolutisme de l’individualisme, qui dérive vers la destruction de la solidarité, c’est la famille et le mariage, en tant que commencement de la cité, lieu où s’apprend la citoyenneté. »

De son côté, Mgr Jean Laffitte, secrétaire français du même Conseil pontifical, et membre de la communauté de l’Emmanuel, a souligné qu’il soutenait « sans la moindre réserve » la manifestation de ce dimanche 13 janvier.

Pour sa part, L’Osservatore Romano, le quotidien édité par le SaintSiège, s’est félicité à plusieurs reprises de la capacité de l’Église en France à ouvrir le débat au sein de la société civile en se fondant sur des arguments relevant de la raison.

À l’Angélus de ce dimanche matin, sur la place Saint-Pierre, Benoît XVI n’a pas abordé la question du mariage homosexuel. Pas plus qu’il ne l’avait fait dans son message au corps diplomatique, le 7 janvier. Mais, s’exprimant, le 11 janvier devant François Hollande, en tant que doyen du corps diplomatique, à l’occasion des vœux, Mgr Luigi Ventura, nonce apostolique en France, a déclaré : « Nous sommes certains que devant les défis souvent difficiles qu’impose l’évolution des mœurs, le peuple français saura choisir le chemin de l’équilibre ouvert sur l’avenir. » (source : AP)


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