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du 22 au 24 janvier 2013 (semaine 04)
 

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24 janvier 2013 - Bangladesh
NOUS NE POUVONS ACCEPTER LA PEINE DE MORT

Le
21 janvier, le Tribunal international instauré à Dacca pour juger les crimes commis lors de la guerre d’indépendance du Bangladesh a condamné à mort par contumace. "Nous ne pouvons soutenir la peine de mort", déclare l’évêque de Rajshahi.

Cette condamnation d' Abul Kalam Azad, célèbre prédicateur musulman et ancien leader du parti islamiste Jamaat-e-Islami,
est le premier verdict rendu par les deux Cours spéciales de justice (ITC) mises en place depuis 2010 par le gouvernement pour juger les responsables des crimes commis durant le conflit de 1971 avec le Pakistan .

Lors de cette guerre qui aurait fait plus de trois millions de morts, le parti fondamentaliste Jamaat-e-Islami avait mené une répression sanglante contre les partisans de l’indépendance. Appuyé par le Bangladesh Nationalist Party (BNP) son allié politique de toujours, le Jamaat qui est aujourd’hui le parti religieux d’opposition le plus important du pays.

Si la suspicion concernant le déroulement des procès menés par l’ITC de Dacca est partagée par de nombreuses organisations de défense des droits de l'homme comme l’ONG "Human Rights Watch" qui a fait part de ses doutes concernant l’application des normes du droit international au sein du tribunal, lequel s’est approprié le titre peu justifié de « cour internationale » sans aucune légitimité des Nations Unies.

Celui qui vient d’être condamné à la mort par pendaison est l’un des principaux leaders du Jamaat-e-Islami et un maulana réputé qui a présenté pendant de nombreuses années des prêches très suivis sur la chaîne nationale puis sur des télévisions privées. Le religieux âgé de 63 ans, a fui le pays en avril dernier pour le Pakistan lors de l'enquête sur les crimes de guerre qui avait été lancée à son sujet.

Mgr Gervas Rozario, président de la commission “Justice et Paix” de la Conférence des évêques catholiques du Bangladesh a déclaré pour sa part que si Azad avait mérité sa condamnation pour « des crimes qui avaient été prouvés », l’Eglise catholique maintenait sa position concernant son opposition à l’application de la peine capitale.

« Je pense que justice doit être rendue pour les victimes des crimes de guerre commis par Azad, mais pour des raisons morales nous ne pouvons soutenir la peine de mort », a conclu l’évêque de Rajshahi. (source : Mepasie)


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