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du 25 au 28 janvier 2013 (semaine 04)
 

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28 janvier 2013 -
LES DEFIS DU DIALOGUE ISLAMO-CHRETIEN EN EUROPE

Dans une conférence qu'il a donnée à Rome, le P. Roucou, directeur du Service National français pour les relations avec l’islam, s’est attaqué à certaines idées reçues.

Devant le président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, le cardinal Jean-Louis Tauran et un parterre d’ambassadeurs, le P. Christophe Roucou s’est d’abord inscrit en faux concernant une prétendue « invasion démographique musulmane » en Europe dont il avait été question lors du récent Synode sur la nouvelle évangélisation :

« En 2010, les musulmans représentaient 6 % de la population européenne. En 2030, ils seront 8 %. À cette date, les musulmans européens seront 3 % des musulmans du monde, soit le même chiffre qu’en 2010, a-t-il affirmé. De même, en France, ils constituent aujourd’hui 7.5 % de la population, et seront 10 % en 2030. »

Autre point abordé, celui de la peur des musulmans en France que l Le Monde avait signalé le 25 janvier dernier. Selon une étude portant sur onze villes européennes, bien que la moitié des musulmans qui y vivent s’identifient à leurs pays de résidence, ils ont le sentiment de ne pas être reconnus comme tels.

Parmi les défis relevés par le P. Roucou, il y a un « défi citoyen ». Si les initiatives sociales restent encore trop timides, c’est parce qu’on vit « plus un choc des ignorances qu’un choc des civilisations ». Le remède ? Des rapports de vérité « en acceptant de se parler sans masquer nos différences, parfis irréductibles ».

Le défi intellectuel que voit le responsable français du dialogue islamo-chrétien, c’est celui qui concerne l’interprétation des sources religieuses, notamment, pour les musulmans, le Coran.

Et puis, il y a les défis spirituels avec un questionnement de la place des chrétiens dans la société moderne, eux qui « se fondent » dans cette société, sans signes distinctifs ni vestimentaires ni alimentaires

Quant aux difficultés, il ne faut pas se voiler la face : elles sont multiples. Il y a le vocabulaire (dialogue ne signifie pas accord). Il y a les libertés de conscience et de conversion lors, notamment des mariages. Il y a le risque d’assimiler les diverses formes d’islam à de l’islamisme, les dissessions véritables qui existent dans l’islam en Europe et aussi la faible formation des responsables musulmans.

Alors, pour le P. Roucou, les catholiques doivent conjuguer « dialogue et annonce ». Quant aux musulmans, ils doivent prendre conscience de la « catho-laïcité ». (source : AP)


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