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du 29 janvier au 1 février 2012 (semaine 05)
 

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01 février 2013 - Philippines
PRENDRE AU SÉRIEUX LA DOCTRINE SOCIALE DE L'ÉGLISE

Le mardi
29 janvier, les évêques de l’Eglise catholique des Philippines ont publié une « Déclaration pastorale au sujet de certains problèmes sociaux actuels ». " Nous prenons la parole à la place de ceux qui souffrent", expliquent-ils.

Ils y interpellent le président Aquino et l’ensemble des responsables politiques du pays. S’appuyant sur l’Evangile et la doctrine sociale de l’Eglise, ils appellent à la mise en place de véritables réformes afin de lutter contre des maux connus de longue date mais auxquels les différentes administrations qui se sont succédé à la tête du pays n’apportent pas de réponse satisfaisante.

Si ces catastrophes sont naturelles, l’ampleur des dégâts qu’elles provoquent ne l’est pas, écrivent les évêques : « La destruction de nos ressources naturelles, de nos forêts et de nos fleuves », résultat « d’une activité forestière et minière sans limite », nous amène à « examiner et à interroger la sincérité, la qualité et l’efficacité de la politique pratiquée par nos dirigeants ».

Sont évoqués différents points, dont loi « sur la santé reproductive » (RH Bill) , la méfiance de l’opinion concernant l’automatisation du dépouillement électoral mise en place par la COMELEC, la commission électorale (« L’intégrité d’un pilier de notre démocratie – le système électoral – est en jeu », écrivent les évêques).

Vient ensuite le problème de l’incapacité, voire de l’obstruction que manifestent ceux qui sont au pouvoir à instaurer plus de justice sociale. « De nouveaux ‘droits’ sont mis en avant alors que les droits les plus basiques sont ignorés ! », soulignent les évêques faisant allusion au récent vote de la RH Bill), puis la question de la culture de l’impunité (les évêques dénoncent les crimes impunis, dont les auteurs ne sont jamais poursuivis en justice s’ils sont « puissants »), et enfin « les souffrances jamais apaisées des pauvres » (la forte croissance économique n’a pas été suivie de plus d’équité, et « le fossé considérable qui sépare les riches et les pauvres demeure », dénoncent les évêques).

L'Eglise ne cherche pas « à condamner » mais à « faire prendre conscience à chacun de ces réalités et, si possible, contribuer à y apporter des solutions ».

Devant les journalistes, Mgr Broderick Pabillo, évêque auxiliaire de Manille et président du Secrétariat national pour l’Action sociale - ’Justice et Paix’ de la CBCP, a déclaré que les évêques ne « prenaient la parole que pour défendre ceux qui souffraient ».

Quant à l’attitude de l’Eglise face au gouvernement, Mgr Gabriel Reyes, évêque d’Antipolo, a ajouté qu’en tant que citoyens, les évêques avaient le droit de s’exprimer, surtout lorsque les problèmes affectant le pays concernaient « [leurs] fidèles ».

« Si le gouvernement agit bien, nous collaborerons toujours avec lui, mais si le gouvernement agit mal, nous le critiquerons et nous opposerons à lui », a-t-il conclu. (source : Mepasie)


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