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04 février 2013
LE NOUVEL ARCHEVÊQUE DE CANTORBERY


C’est le lundi 4 février que le Dr Justin Welby, lors d’une cérémonie à la cathédrale St Paul de Londres, deviendra officiellement le 105ème archevêque de Cantorbéry et primat d'une Église qui connait des moments difficiles.

Même si son installation en grande pompe à la cathédrale Saint Paul , le cœur spirituel de la Communion anglicane, n’aura lieu que le 21 mars, il recevra le 4 février des mains de la reine Elizabeth II le mandat officiel qui fera de lui le 105ème archevêque de Cantorbéry.

Son élection est le couronnement d’une rapide ascension dans les rangs de l’Eglise d’Angleterre, puisqu’il accède à sa plus haute fonction seulement un an après son ordination comme évêque du diocèse de Durham. Ce choix semble faire une surprenante unanimité ; ceux qui l’ont côtoyé louent sa clarté d’esprit, ses talents d’organisateur, ses capacités de négociateur et sa foi à toute épreuve (« Justin voit Jésus partout », dit de lui un député à la Chambre des Lords)

Deux questions surtout l'attendent : celle des femmes évêques et celle du clergé homosexuel.

A la stupéfaction générale, le Synode général de l’Eglise d’Angleterre avait rejeté d’une courte majorité, le 21 novembre dernier, la proposition visant à autoriser l’ordination de femmes prêtres à l’épiscopat.

Ce vote négatif, venu des délégués laïcs, avait révélé le malaise des franges les plus conservatrices d’une Eglise qui fédère une grande diversité de courants, et suscité l’indignation de la société civile et d’une bonne partie des fidèles.

Son prédécesseur, le Dr Rowan Williams, était ouvertement favorable à l’ordination épiscopale des femmes. Le Dr Welby aura la lourde tâche de convaincre les courants les plus réticents et de conduire l’élaboration d’un texte de loi aussi consensuel que possible.

Deuxième souci : les tensions accrues autour du clergé homosexuel. La tâche s’annonce d’autant plus ardue que les lignes de fracture entre les anglicans conservateurs et les anglicans libéraux se sont encore d’avantage cristallisées autour de la décision de la Chambre des évêques (une des trois Chambres, avec la Chambre du clergé et la Chambre des laïcs, qui compose le synode général), prise au début du mois de janvier, d’autoriser l’ordination à l’épiscopat de prêtres homosexuels engagés dans un partenariat civil.

Cette décision attire des critiques de tous bords. Le Dr Welby devra faire preuve d’autant plus de diplomatie sur ce sujet qu’il avait déjà failli provoquer un schisme au sein de la Communion anglicane en 2008.

Avec la modestie qui, semble-t-il, est une de ses principales caractéristiques, Justin Welby a déjà prévenu les fidèles anglicans qu’il ne pourra pas régler tous les problèmes à lui tout seul : « Je sens que les attentes à mon égard sont immenses, et je sais que je vais forcément les décevoir, parce que je ne suis qu’un être humain tout à fait normal ».

Mais le parcours de Justin Welby est atypique. Né en 1956 et diplômé en droit et en histoire de la prestigieuse université d’Eton, il a d’abord poursuivi une brillante carrière de cadre dans un grand groupe pétrolier français. Alors que sa voie semble toute tracée, une tragédie personnelle bouleverse ses plans: en 1983, la plus jeune de ses six enfants, âgée de sept mois, perd la vie lors d’un accident de voiture.

C’est leur foi qui l'aidera, lui et son épouse à surmonter cette épreuve. Il prend alors la décision de quitter son poste pour entreprendre des études de théologie.

Une fois devenu prêtre, il sera envoyé à plusieurs reprises au Nigeria pour des missions de rétablissement de la paix dans des situations tendues, notamment dans le conflit armé qui a opposé en 2005 le groupe pétrolier Shell à l’ethnie Ogoni qui l’accusait d’accaparer ses terres.

Il y sera également arrêté et détenu par un groupuscule d’Al-Qaida alors qu’il négociait le départ du seigneur de guerre libérien Charles Taylor. Tous les témoins s’accordent pour dire qu’il y a fait preuve dans ces circonstances d’un courage et d’un sang-froid remarquables, n’hésitant pas à mettre sa vie en jeu pour négocier des cessations de conflit ou des libérations d’otages.

" Tout ce qui lui importait, c’était d’accomplir l’œuvre de Dieu", témoignent ceux qui le connaissent." (source : Protestinfo)


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