Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 22 au 27 mars 2013 (semaine 13)
 

-
27 mars 2013 - Corée du Sud
L'ÉVÊQUE MONTE SUR LE PYLÔNE ET DÉFEND LES GRÉVISTES

L'évêque de Suwon et président du Comité ‘Justice et Paix’ de l’épiscopat catholique sud-coréen, a escaladé un pylône électrique pour convaincre deux employés retranchés là depuis 126 jours de descendre.

Le 25 mars, Mgr Lee Yong-hun (Ri Iong-hoon), est monté, en compagnie d’un de ses prêtres, sur la plateforme située à mi-hauteur d’un pylône supportant une ligne électrique à haute tension. Il a tenté de convaincre deux anciens employés du constructeur automobile Ssangyong Motors, retranchés là depuis 126 jours de descendre, les assurant que seule une issue négociée pouvait mettre fin au conflit social dans lequel ils sont impliqués et qui dure depuis quatre ans déjà.

A sa descente du pylône, Mgr Lee a déclaré être très inquiet pour la santé des deux hommes. « Après trois mois passés là-haut [au cœur du glacial hiver coréen], ils ne sont pas en bon état. Si un dialogue s’engage, ils ont promis de descendre. L’Eglise fera tout son possible pour y contribuer », a-t-il précisé.

Il a ajouté : « Le moral des salariés, de leurs familles, des ex-employés est au plus bas. A ce jour, ce conflit social a causé la mort de 24 personnes et on ne peut accepter qu’il y ait de nouvelles victimes. La société doit s’impliquer pour lui trouver une issue. »

L’affaire de Ssangyong a débuté en avril 2009 lorsque le principal actionnaire chinois du constructeur automobile a refusé de réinvestir dans l’entreprise placée en redressement judiciaire. La direction de l’usine de Pyongtaek avait alors annoncé le licenciement de 2 645 personnes, soit 37 % des effectifs, mesure à laquelle les syndicats s’étaient immédiatement opposés, réclamant un partage du travail et une injection de fonds publics. Un violent assaut des forces spéciales de la police avait mis fin à une grève de 77 jours et à l’occupation de l’usine par les grévistes.

Au plus fort des affrontements, la Commission sud-coréenne des droits de l’homme et la Confédération syndicale internationale avaient dénoncé des « atteintes à la dignité humaine la plus élémentaire », appelant en vain le gouvernement et les dirigeants de Ssangyong à stopper l’assaut contre l’usine et à mettre en place des négociations pacifiques.

Rachetée plus tard par le groupe indien Mahindra, l’usine a recommencé à tourner, mais, à l’exception de 455 anciens salariés placés en congé sans solde, les promesses de réintégration des employés licenciés – et notamment des syndicalistes – n’ont pas été tenues.

La visite de Mgr Lee aux deux hommes sur leur pylône a coïncidé avec la fin du premier mois de la présidence Park. Elue le 19 décembre dernier, devenant la première femme à entrer à la Maison Bleue, siège de la présidence, Park Geun-hye, 61 ans, avait notamment fait campagne sur le thème de la justice et de l’unité sociales.

Ce même 25 mars, après la visite de Mgr Lee aux deux syndicalistes sur leur plateforme, l’évêque auxiliaire de Suwon, Mgr Lee Seong-hyo, a célébré une messe en plein air au pied du pylône, face à une assistance d’environ 700 personnes.

Le 31 mars prochain, pour le dimanche de Pâques, le pasteur Son Dal-ik, de l’Assemblée générale de l’Eglise presbytérienne de Corée, célébrera un service religieux à Séoul, à Daehanmun, devant le mémorial improvisé en mémoire des victimes du conflit Ssangyong.

A travers l’ensemble du pays, on estime à une vingtaine les conflits sociaux qui se prolongent sans fin négociée. Des sit-in de longue durée (plus de 300 jours) ne sont pas rares. A Ulsan (Hyundai Motor) et dans deux autres localités, des salariés licenciés se sont eux aussi réfugiés sur des hauteurs imprenables par les forces de l’ordre. (source : Mepasie)


Retour aux dépêches
retour à la page d'accueil