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du 2 au 5 mai 2013 (semaine 18)
 

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5 mai 2013 - Rwanda
LE GÉNOCIDE ET LA RÉCONCILIATION


Le Rwanda vient de commémorer le génocide de 1994 qui a causé la mort de plus d'un million de personnes. Le pays vit actuellement une forte croissance économique entre développement et autoritarisme.

L’Etat soutient activement depuis 1994 les actes de réconciliation, mais la situation demeure précaire, rapporte Caritas Suisse. L'œuvre d'entraide catholique est active au Rwanda par le biais de projets de prise de conscience, d’assimilation du passé et de participation citoyenne.

L’indice de corruption du pays, presque inégalable en Afrique (second rang du classement pour l’Afrique), est bien meilleur que celui de certains pays d’Europe comme l’Italie ou la Bulgarie. La capacité d’accueil des entreprises permet de créer une firme en 24 heures. Le programme de développement rwandais "Vision 2020" entend positionner le pays comme "la Singapour de l’Afrique".

Le régime enregistre de réels succès, notamment dans les domaines de la formation et de la santé. La relance du secteur tertiaire dans un Rwanda pauvre en matières premières, où 90 % des gens vivent de l’agriculture est sans aucun doute une bonne chose, note la collaboratrice de Caritas.

"Mais tout ce qui brille n’est pas or", avertit Nadja Buser. Le président Paul Kagame, au pouvoir depuis le génocide de 1994, gère le pays d’une main de fer, comme une entreprise. L’appareil militaire et policier est impressionnant, ce qui vaut au pays de vivre dans la sécurité et avec l’étiquette de "dictature de développement".

Les "gacaca", ces tribunaux communautaires villageois chargés de juger plus rapidement que la justice officielle les personnes coupables de délits lors du génocide, ont été dissous dernièrement. "Les gens, victimes et bourreaux, doivent désormais vivre en voisinage. Ils doivent s’arranger entre eux dans une société dans laquelle la moitié de la population continue de vivre au-dessous du seuil de pauvreté et où les bailleurs de fonds internationaux contribuent pour 50 % au budget de l’Etat.

Dans les villages, Caritas Suisse soutient des groupes de réconciliation qui encouragent des victimes et des auteurs de méfaits à entreprendre des activités en commun. "Les gens ont ainsi la possibilité de se rapprocher au plan informel et personnel – pas à pas, jusqu’au pardon", note Nadja Buser. La question de savoir à quel moment la réconciliation est véritable reste une question centrale et parfois sans réponse, relève-t-elle. (source : Apic)

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