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du 24 au 27 mai 2013 (semaine 21)
 

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27 mai 2013 - Chine
DES CONTRÔLES CENTRALISÉS ET RENFORCÉS

Un nouveau règlement vient d'être qui va dans le sens d’une centralisation accrue des décisions de Pékin et donc d’un contrôle renforcé sur la vie des diocèses par les organes centraux, notamment de la Conférence « officielle » des évêques.


Le texte circulait dans les milieux ecclésiaux chinois depuis plusieurs mois sous forme de proposition et inquiétait les observateurs de l’Eglise catholique en Chine. Le texte en question a été approuvé par Pékin au mois d’avril dernier. Il concerne le processus de sélection des évêques en Chine continentale.

Ainsi, lorsqu’un siège épiscopal est vacant ou qu’un diocèse se trouve dans la situation de devoir choisir celui qui sera amené à le diriger (une trentaine de diocèses sont aujourd'hui dans ce cas), le nouveau règlement stipule que le diocèse en question a l’obligation d’obtenir le double accord de la Conférence épiscopale et du Bureau des Affaires religieuses à Pékin pour entamer le processus qui mènera du choix du futur évêque à son ordination effective.

Le nouveau texte précise aussi la manière dont doit être composé le comité diocésain chargé d’« élire » le futur évêque, ainsi que le mode de fonctionnement de celui-ci.

Dans l’ancien règlement, les diocèses avaient déjà l’obligation d’en référer aux instances de contrôle de l’Eglise mais cette obligation ne s’exerçait qu’au niveau provincial. En l’absence de pressions particulières exercées par Pékin, les responsables locaux de ces instances de contrôle pouvaient très bien fermer les yeux sur la manière dont un diocèse s’organisait pour choisir son futur évêque dès lors que l’Eglise locale en question entretenait de bonnes relations avec eux. Désormais, ce genre d’arrangement ne sera plus possible.

Par ailleurs, le nouveau texte réaffirme que les évêques de Chine doivent soutenir le rôle dirigeant du Parti communiste chinois et défendre le système socialiste en place, engagement déjà présent dans le serment exigé du nouvel évêque lors de son ordination.

Ces derniers temps, différents jeunes prêtres appelés à l’épiscopat au sein de la partie « officielle » de l’Eglise se sont rebellés contre la mainmise des autorités gouvernementales sur la vie de leurs diocèses respectifs. Le gouvernement central qui manœuvre déjà quasiment à chaque ordination épiscopale pour imposer des évêques illégitimes parmi les évêques consécrateurs, chercherait, avec ce nouveau règlement, à verrouiller le processus de sélection et d’ordination des évêques de manière à être certain de le contrôler entièrement.

Le nouveau règlement se pose en miroir du fonctionnement de l’Eglise universelle. Ainsi, là où Rome envoie à un évêque nouvellement ordonné son anneau épiscopal et sa croix épiscopale après la cérémonie d’ordination, Pékin, avec ce nouveau texte, se réserve le droit de dire si, une fois la cérémonie achevée et pourvu que celle-ci se soit déroulée conformément à ses instructions, l’évêque ordonné en Chine sera ou non à même de prendre la tête de son diocèse.

Ce document est un nouveau témoignage de la dégradation des relations entre la Chine et le Saint-Siège. Le 22 mai , le pape invitait les fidèles à prier pour leurs frères en Chine : « Que leurs engagements, difficiles, aient toujours plus de prix aux yeux du Seigneur . Notre-Dame de Sheshan, soutiens l’engagement de ceux qui, en Chine, à travers les difficultés quotidiennes, continuent à croire, à espérer, à aimer, afin qu’ils ne craignent jamais de parler de Jésus au monde et du monde à Jésus. »

Dès son élection, le pape avait assuré qu’il avait placé ldans sa chambre la statue de Notre-Dame de Sheshan et qu’il priait tous les jours pour l'Eglise en Chine. (source : Mepasie)


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