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du 10 au 13 juin 2013 (semaine 24)
 

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13 juin 2013 - Grèce
UNE ENSEIGNANTE ACCUSÉE DE PROPAGANDE ISLAMISTE

Evtihia Kavalika est
accusée de "propagande islamiste" Elle a fait chanter à ses élèves une chanson de Mános Hadjidákis, qui raconte l’histoire d’un jeune prince Arabe qui découvre la misère du monde et décide, naïf, de faire changer les choses.

La chanson « Kémal » de Nikos Gatsos et Manos Hadzidakis est un grand classique, mais à Thessalonique, une professeure de musique a été accusée de « propagande islamiste » pour avoir fait étudier à ses élèves le texte de ce poème de Níkos Gátsos, mis en musique par Mános Hadjidákis.

Elle s’est vue signifier une réprimande de la part de sa directrice, un parent d’élève l’ayant accusée de « propagande islamiste » pour avoir distribué aux enfant les paroles de la chanson « Kémal » de Níkos Gátsos et Mános Hadjidákis.

Le ministère de l’Éducation a demandé au rectorat de résoudre cette affaire. Car le seul souci des éducateurs doit être " d’enseigner aux enfants l’amour de la patrie et de développer leurs convictions nationales ».

Evithia Kavakila estime que " nous devons souhaiter au moins un « bonne nuit » pour pouvoir, nous aussi, passer une nuit tranquille. Sans remords, sans désirs inutiles. Ainsi les Grecs devraient toujours se comporter face à un jeune musulman, comme le dirait notre ami le poète Kavafis.

Malgré l'absence de la musique aux rythmes joyeux qui l'accompagne nous ne résistons pas au plaisir de vous faire connaître ce chant populaire.

Écoutez l’histoire de Kémal,
Un jeune prince d’Anatolie,
descendant de Sinbad le Marin
qui pensait qu’on pouvait changer le monde.
Mais bien amères sont les volontés d’Allah
Et plus ténébreuses encore sont les âmes des hommes.

Dans les contrées d’Anatolie, au temps jadis, advint un jour
où les bourses furent vides et où l’eau devint saumâtre.
A Mossoul et à Bassora, et dans la vieille palmeraie,
Les fils du désert se mirent à pleurer, emplis d’amertume.

Un jeune homme d’ascendance royale
fut attiré en ces lieux par les gémissements qu’il y entendait.
Les bédouins le regardèrent, les yeux pleins de tristesse.
Alors, sur Allah, il leur promit que les temps allaient changer.

Quand les seigneurs entendirent parler de la témérité de ce jeune homme
Ils se mirent en route, portant dents de loup et peaux de lion.
Du Tigre à l’Euphrate, sur terre et jusque dans le ciel
Ils pourchassèrent le traître afin de le capturer vivant.

Telles des chiens enragés, des hordes fondirent sur lui
Et le traînèrent chez le Calife pour qu’il lui mette la corde au cou.
Miel et lait noirs, ce fut tout ce qu’il but ce matin-là
Avant de rendre son dernier soupir sur la potence.

Avec deux vieux chameaux et un cheval rouge,
Le prophète l’attendait à la porte du paradis.
Main dans la main, ils se mirent en route, parmi les nuages
Et l’étoile de Damas leur tenait compagnie.

Au bout d’un mois, d’un an, les voici devant Allah
Qui, du haut de son trône, s’adressa à l’insensé Sinbad :
« Mon vaillant épervier, les temps ne changent pas
Et le monde poursuit sans fin son chemin à travers le feu et les couteaux ».

Bonne nuit, Kémal. Ce monde ne changera jamais.
Bonne nuit…

(source : Balkans-Courriers)


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