Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 21 au 24 juin 2013 (semaine 25)
 

-
24 juin 2013 - France
LA DIFFICILE SAUVEGARDE DU PATRIMOINE RELIGIEUX

La France dispose d'un patrimoine religieux, qu'il est possible d'estimer à 100.000 édifices religieux, dont environ 90.000 catholiques. Avec les synagogues et les temples protestants, c'est deux fois plus que le nombre de châteaux.

Le patrimoine inscrit ou classé par l'État concerne une grosse majorité d'églises et d'abbayes, la plupart antérieures à la Révolution, avec quelques exceptions puisqu'on y trouve aussi des monuments plus récents tels que la cathédrale de Royan, construite au vingtième siècle.

Pour le ministère de la Culture un monument n'est considéré comme patrimonial que s'il est classé, ou inscrit, ce qui englobe environ 15 000 édifices religieux, soit seulement 15% du total.

Quatre aspects sont pris en compte pour qu'un monument soit classé : son histoire, son ancienneté, son état de conservation et sa représentativité : l'édifice doit avoir avoir un caractère exceptionnel ou sériel - il est unique dans une région donnée, ou au contraire il représente un style répandu.

Depuis 1913, l'État a créé l'« inventaire supplémentaire des Monuments historiques », conçu au départ pour éviter la destruction ou la dénaturation des églises non classées appartenant alors aux communes.

Ceux qui ont été construits avant la loi de 1905 sur la séparation de l'Église et de l'État sont à la charge des communes depuis la loi de 1907. Ceux qui sont postérieurs à la loi sont gérés par le diocèse. En France, l'État possède une partie des cathédrales dites concordataires, entre 90 et 100, soit la moitié d'entre elles. On les appelle ainsi car après la Révolution, avec la création des départements, chaque département avait son préfet et son évêque, installé dans la cathédrale du chef-lieu.

La plupart des anciennes églises dépendent du bon vouloir des communes qui doivent financer leur entretien et les mettre gratuitement à la disposition du curé. A l'heure actuelle, de plus en plus de monuments religieux ne sont plus entretenus par les communes qui en ont la charge. Certaines par manque de moyens ou de compétences, rarement par une réelle volonté politique : laisser mourir plutôt que détruire ouvertement !

S'il est difficile de parler d'un montant national, on connaît le budget de certaines municipalités, dont Paris : le budget allouée aux églises (entretien, animation, restaurations) a fondu de moitié depuis 2001 (début de la mandature de Bertrand Delanoé) passant de 120 à 60 millions d'euros environ, alors que le budget municipal a doublé pour atteindre 7,8 milliards d'euros en 2012.

L'État est propriétaire de certaines chapelles situées dans des anciens hôpitaux, comme celle des Invalides, ou la chapelle Saint-Louis, à l'intérieur de l'École militaire de Paris, qui appartient de fait au ministère de la Défense. Ou la Sainte-Chapelle, propriété du ministère de la Justice. L'État est aussi propriétaire des monuments emblématiques, ceux qui ont eu un rôle majeur dans l'histoire, comme le Mont Saint-Michel.

Globalement, estime Jean Vallet dans "Faits religieux", l'État français fait relativement bien son travail et il n'y a pas de catastrophes. Il a ainsi été capable d'injecter plus de cent millions pour la facade de la cathédrale Notre-Dame de Paris. La réfection de l'église Saint-Sulpice à Paris a coûté six millions d'euros.

A Paris dans le même temps, un certain nombre d'églises ne sont pas en travaux mais leur toiture ou une partie de leur architecture ne tient que grâce à des filets. C'est le cas de l'église de la Trinité, rue Blanche, ou de Saint-Merri, dans le Marais, où un simple filet empêche le toit de s'effondrer sur les passants. (source : AP)


Retour aux dépêches
retour à la page d'accueil