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du 21 au 24 août 2013 (semaine 34)
 

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24 août 2013 - Bolivie
UNE ÉGLISE NATIONALE DANS UN ÉTAT PLURINATIONAL

L'Église catholique est opposée à la création récente en Bolivie par le président Evo Morales d'une « Église rénovée pour un État plurinational », une rénovation qui s'appuierait sur les origines de la population.

La population bolivienne est majoritairement d’origine indigène avec 69 %. On compte ensuite 22,5 % de Métis ou Mestizos (ou parfois Cholos) et environ 5 % de Blancs, principalement d'origine espagnole, voire portugaise, aussi d'autres origines.

La Constitution de 2009 prévoyait la décentralisation de l'État bolivien en quatre niveaux qui représentent ainsi les types d'autonomie.

Pour l'Église traduire les structures de la Constitution dans les structures de l'Église, c'est « diviser la foi des Boliviens » pour Mgr Cristóbal Bialasik, l'évêque d'Oruro, la troisième ville du pays, c'est conduire à la fondation de « ce qui n'est même pas une Église, juste une secte ».

Ainsi, lancée le 29 juin dernier à Cochabamba, au sud-est de la capitale La Paz, le nouvelle Église devrait avoir à sa tête, selon les rumeurs, Ariel Ticona, ex-prêtre chassé de l'Église officielle et qui sera nommé « archevêque primat de Bolivie ».

« Il s'agit de comportements lamentables qui prouvent l'intention du gouvernement de promouvoir une soi-disant Église déjà apparue au Venezuela, au Pérou et en Equateur, et même au Chili, et qui soutient des idéologies comme le mariage des prêtres, le mariage homosexuel, et l'avortement qui fait actuellement polémique en Bolivie », a déclaré Mgr Bialasik.

La nouvelle Église bolivienne est également accusée par les prélats de s'aligner sur le pachamamisme, religion précolombienne d'origine andine qui place au centre de ses croyances Pachamama, la Terre-Mère. Ce culte originel a été remis au goût du jour après son arrivée au pouvoir en 2006 par Evo Morales, qui souhaite renouer avec les racines amérindiennes du pays et qui promeut le pachamamisme comme idéologie écologique alternative au capitalisme perçu comme trop européen.

Le président Evo Morales avait pourtant assisté à la messe de clôture des Journées mondiales de la jeunesse, le 28 juillet sur la plage de Copacabana, à Rio de Janeiro. Une présence qualifiée d'opportuniste par une partie de la presse bolivienne qui accuse Morales de n'être venu « que pour la photo avec le pape François », considéré par le président bolivien comme un partisan de la théologie de la libération, idéologie très populaire en Amérique latine, qui entendait réconcilier Jésus-Christ et Marx, mais qui fut très violemment combattue par le pape Jean-Paul II.

Mais entre le président bolivien et l'Église catholique, le torchon brûle déjà depuis plusieurs années, depuis qu'en 2008, Evo Morales a qualifié le catholicisme d'« instrument de domination ». A plusieurs reprises, le chef de l'État a exprimé ses « doutes » sur les vols d'objets précieux dans les églises, peut-être commis selon lui par les évêques boliviens eux-mêmes. (source : AP)


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