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du 21 au 24 août 2013 (semaine 34)
 

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24 août 2013 -
SAINT LOUIS, LA FRANCE ET LA MONGOLIE

Le dimanche 25 août, la communauté catholique de Mongolie a fêté les premiers liens entre la France et la Mongolie initiés par le roi Saint Louis. Elle organise une célébration en français à la cathédrale Saint-Pierre-Saint Paul d’Oulan Bator.

Cette messe, à laquelle sont invités tous les membres de la communauté française (un peu plus d’une centaine) et francophone, commémorera les liens très anciens qui lient depuis le XIIIe siècle la Mongolie à la France.

C’est un fait peu connu. Des siècles avant l’installation, récente, d’une représentation permanente de la France à Oulan-Bator, des relations franco-mongoles avaient été initiées par le roi Louis IX. Aucun ambassadeur de l’Occident chrétien n’avait auparavant pénétré dans les steppes tartares où Marco Polo ne s’aventurera que quelques dizaines d’années plus tard.

Le christianisme y avait été implanté durant plusieurs siècles grâce à la communauté chrétienne nestorienne qui avait évangélisé jusqu'à Pékin, en particulier grâce à la route de la soie.

La première ambassade de Louis IX partit en 1249, menée par le dominicain André de Longjumeau. Le roi de France était alors à Chypre, d’où il dirigeait la Septième croisade : il recherchait une aide militaire pour « délivrer Jérusalem des Sarrasins », mais espérait également pouvoir reprendre le projet avorté du pape Innocent IV après l’échec de ses deux ambassades successives (1244-1245) de convertir le Grand Khan.

Après avoir fait trembler l’Occident, les Mongols s’étaient repliés en Asie centrale et ne semblaient plus constituer une menace. Dans le contexte géopolitique de l’Europe du milieu du XIIIe siècle, la puissance militaire des Mongols semblait seule capable de faire vaciller le monde islamique. Plusieurs territoires auparavant sous domination musulmane venaient de tomber entre leurs mains, comme le califat de Bagdad.

Une alliance franco-mongole semblait une hypothèse séduisante, d’autant plus que les ambassades manquées d’Innocent IV avaient permis d’attester que des chrétiens nestoriens occupaient de hautes fonctions à la cour de l’empereur mongol, lequel jouissait d’une réputation de tolérance religieuse.

Peu après le retour d’André de Longjumeau, Louis IX, qui venait d’être libéré contre rançon (il avait été fait prisonnier entre temps en Palestine), décide d’envoyer une nouvelle ambassade. Mais il confie celle-ci à l’un de ses amis proches, le franciscain Guillaume de Rubrouck, originaire des Flandres françaises.

Mais aucune conversion ne suivra, note avec tristesse le missionnaire qui constate alors l’échec de sa mission d’évangélisation. Le lendemain, il est convoqué par Möngke qui lui déclare : « Comme Dieu a donné à la main plusieurs doigts, Il a donné aux hommes plusieurs voies. Dieu vous a fait connaître les Ecritures saintes, et vous autres chrétiens vous ne les observez pas… A nous, Il a donné des devins-guérisseurs. Nous faisons ce qu’ils disent et nous vivons en paix…»

L’empereur donne alors congé aux émissaires et l’ambassade repart pour St Jean d’Acre, où Guillaume de Rubrouck remet son rapport au roi. Si l’alliance projetée entre les chrétiens d’Occident et les Mongols ne se fera pas, il en restera l’établissement de liens diplomatiques et courtois qui se poursuivront jusqu’au règne de Philippe le Bel.

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plus d'informations. (source : AP)

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