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du 30 août au 2 septembre 2013 (semaine 35)
 

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2 septembre 2013 - Canada
LA CHARTE DES VALEURS N'EST PAS UNE RÉPONSE

De nombreuses discussions entourent un projet de "Charte des valeurs québécoises" que le gouvernement du Québec s’apprête à présenter, dont Mgr François Lapierre doute qu'elle respecte les valeurs fondamentales de tout citoyen.

Mgr François Lapierre doute en effet qu’une éventuelle « Charte des valeurs québécoises » soit la réponse appropriée pour traiter les cas d’accommodements raisonnables. L’État doit rester neutre, mais il ne peut obliger tous ses employés à l’être.

« C’est évident qu’il y a une crainte chez plusieurs », observe l'évêque de Saint-Hyacinthe. « Des enseignants qui portent une croix sont venus me voir, inquiets. Ils se demandent s’ils devront retirer leur croix ». L’évêque souhaite certes que des précisions soient apportées au sujet de la laïcité au Québec, mais il pense que l’État outrepasse sa raison d’être en cherchant à légiférer sur les valeurs.

« L’État doit préserver la liberté de conscience et de religion. Il doit être neutre. Mais les gens qui travaillent pour l’État, eux, ne sont pas nécessairement neutres. Et l’État ne peut les obliger à l’être », note-t-il. Des services publics, il attend avant tout la compétence au travail.

Cette charte des valeurs « touche aussi à la question de l’immigration et de la peur de l’autre. Au 21ème siècle, dans notre société, l’accueil des immigrants et des différences est très importante », dit-il.

« Le multiculturalisme va donner lieu à de plus en plus de problèmes, comme en Grande-Bretagne, comme en France, en Hollande, en Allemagne.

Les premières victimes du multiculturalisme sont les immigrants eux-mêmes parce qu'on les incite, et on leur en donne le droit, de se reconstituer en groupes particuliers à l'intérieur de leur nouvelle nation. C'est bonjour les dégâts et ça alimente les partis de droite comme on a vu en Europe ».

Mgr Lapierre croit que l’ensemble des évêques du Québec prendra position pour réaffirmer l’importance de la liberté religieuse et de la liberté de conscience. Par définition, rappelle-t-il, cette priorité consiste souvent à protéger les minorités.

« On ne veut pas que les minorités se sentent marginalisées. » En faisant explicitement référence aux juifs et aux musulmans, l’ancien missionnaire qu'il est, souhaite que le gouvernement du Québec se positionne plutôt comme un État laïc qui accorde une place aux multiples réalités religieuses « dans leurs diverses expressions ».

« Beaucoup de gens vivent dans la foi. L’État ne peut pas ignorer cette réalité-là. Je ne vous cache pas que je suis un peu agacé parfois qu’on parle de la foi comme une réalité du passé. C’est une réalité actuelle ». (source : RVM)


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