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2 septembre 2013 -
LE PAPE ET LE MÉTROPOLITE ORTHODOXE

Il y a 35 ans, le 5 septembre 1978, mourait le métropolite orthodoxe russe Nikodim. dans les bras du Pape Jean Paul I, qui venait d'être élu Pape, "Je n'avais jamais entendu de si belles paroles sur l'Église," déclara alors le Pape du sourire.

A l’âge de 65 ans, le cardinal Albino Luciani avait élu Pape le 26 août 1978, il y a 35 ans. Au lendemain de cette élection, le premier à venir le saluer fut le métropolité Nikodim. Ce qu'il se sont dit, discrètement pendant plus d'un quart d'heure, est resté un secret. Pour le Père jésuite Miguel Arranz, qui en était le traducteur, cela doit rester ainsi.

Et au matin du 5 septembre, le métropolite s'écroula, frappé d'une nouvelle crise cardiaque. Le Pape s'est agenouillé, lui a donné l'absolution. Le médecin entra dans la pièce, et le métropolite Juvenaly resta près de Nikodim. Le Pape l'a quitté pour recevoir la délégation suivante, la délégation orthodoxe bulgare.

L'évêque bulgare qui aurait dû présenter ses hommages au Pape Jean-Paul Ier et le Pape lui-même n'ont pas réussi à parler, a déclaré alors le P. Arranz.Tous deux pleuraient.

Le métropolite Nikodim n’avait que 49 ans. Disparaissait avec lui l’une des personnalités les plus illustres de l’orthodoxie mais surtout l’une des figures les plus significatives de l’histoire de l’œcuménisme, à l'heure où les chemins de l'oecuménisme étaient marqués par des tendances politiques divergentes.

La sensibilité œcuménique du métropolite l’avait amené à établir des contacts avec l’Église catholique et à franchir à plusieurs reprises le seuil du Vatican pour rencontrer le Souverain Pontife, dans cette période postconciliaire des années Soixante et Soixante-dix.

Deux jours plus tard le Pape déclara avec sa désarmenante spontanéité : " Je vous assure que je n'ai rien entendu de plus beau sur l'Église", ajoutant : " Orthodoxe , mais comme il a aimé l'Église. Et je crois qu'il a beaucoup souffert pour l'Église en faisant beaucoup pour l'union."

Nikodim était critiqué dans les milieux orthodoxes conservateurs pour son attirance voire son admiration pour l'Église catholique romaine. L'analyse des documents de juin 1961 montre que son attitude personnelle envers l'Église romaine, nuancée par sa fidélité orthodoxe, était faite d'une ouverture proche d'une communion.

Ses fils spirituels ont marqué et marquent l''Église orthodoxe russe. Ce fut le patriarche Alexis II, c'est le métropolite Juvenaly, l'actuel évêque du diocèse de Moscou, c'est le métropolite Philarète, exarque de Biélorussie et le métropolite Vladimir exarque d'Ukraine. C'est surtout le patriarche Kirill qui est en charge de l'Église orthodoxe russe.(source : AP)

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