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2 septembre 2013 - Suisse
REFONDRE LES STRUCTURES DE L'ÉGLISE "HELVÈTE"

La Conférence des évêques suisses se prononce pour un aggiornamento de leur Eglise, dans le texte d'une réforme en profondeur des structures de l'Eglise helvète.

Des fuites ont eu lieu qui ont suscité de vives réactions. Pour calmer le jeu, Mgr Markus Büchel, le président de la CES a rendu, lundi 26 août, le document public tout en prononçant une déclaration qui relativise la démarche de l'Eglise.
Ni ce texte, à commencer par son titre, ni les réactions qu'il a provoquées, ni les propos de Mgr Büchel ne peuvent se comprendre si l'on ne connaît pas la principale caractéristique qui fait de l'Eglise catholique suisse une institution très originale.

Deux structures la composent. L'une, celle des diocèses et des paroisses, est dirigée par les évêques et tient son autorité du Vatican. L'autre, est constituée de corporations (pour reprendre le terme utilisé) cantonales ou communales régies selon des principes démocratiques.

La première est gouvernée par le droit canon, la seconde par le droit public suisse.

Certes, nombre de textes assignent clairement aux corporations d'être au service du magistère diocésain, mais en pratique les choses ne sont pas toujours aussi simples. Pour une bonne raison : ce sont les corporations qui sont habilitées à lever l'impôt religieux et qui tiennent les cordons de la bourse.

La dualité institutionnelle de l'Eglise suisse est ainsi ancrée dans une séparation des pouvoirs spirituels et temporels qui ne convergent pas toujours. Les deux branches disposent au demeurant chacune de leur organisme central : la Conférence des évêques d'un côté, la Conférence centrale catholique romaine de Suisse de l'autre.

"Il ne peut pas y avoir deux gouvernements côte à côte dans l'Église catholique". Ce ferme rappel à l'ordre lancé par les évêques a jeté un froid au sein de l'Eglise en Suisse. Les responsables des corporations chargées de gérer les impôts ecclésiastiques ont fait la grimace à la lecture du "vade-mecum pour la collaboration de l'Eglise catholique avec les corporations de droit public ecclésiastique en Suisse" publié le 23 août 2013 par la Conférence des évêques suisses (CES).

Face aux réactions de défiance, le président de la CES, Mgr Markus Büchel, a dû rappeler le 26 août que les évêques soutiennent le système actuellement en place.

"Selon l'enseignement du Concile Vatican II, ce sont les évêques qui gouvernent l'Église, avec l'aide de leurs collaborateurs que sont les prêtres, les diacres ainsi que des laïcs qu'ils ont mandatés spécialement. Les organisations de droit public ecclésiastique ne sont par conséquent légitimes que lorsqu'elles sont de nature à assister et à soutenir, et qu'elles revêtent un caractère auxiliaire", affirme le vade-mecum.

Ce document, approuvé par la CES lors de son assemblée de printemps au début du mois de mars dernier, est en fait le rapport final de la commission spécialisée instituée après le colloque organisé en 2008 à Lugano sur la question des rapports entre l'Eglise catholique et l'Etat en Suisse. (source : AP)


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