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du 3 au 6 septembre 2013 (semaine 36)
 

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6 septembre 2013 - Inde
LES HINDOUISTES REFUSENT UNE VIERGE MARIE EN SARI

Dès son inauguration le 18 juin dernier par Mgr Toppo, archevêque de Ranchi, la statue de la Vierge Marie vêtue en sari, le costume traditionnel local a déclenché la colère de la communauté hindouiste qui
demande que la statue " soit retirée.

La statue, qui a pris place dans une église catholique de Singpur, représente la Vierge sous les traits d’une femme aborigène au teint sombre, les cheveux ramassés en un chignon bas, portant le sari traditionnel blanc à bordure rouge, l’enfant Jésus porté sur la hanche, enveloppé dans une pièce d’étoffe à la manière indigène.

Le jour même de l’inauguration, des sarna avaient défilé dans les rues de Ranchi, capitale de l’Etat du Jharkand, afin de protester contre ce qu’ils affirmaient être « une manoeuvre pour convertir les’ tribals’ au christianisme »

Malgré les explications du cardinal Telesphore Toppo, archevêque de Ranchi, la polémique n’avait fait qu’augmenter au fil des semaines.

Le 25 août dernier, une foule rassemblant environ 20.000 manifestants en colère a marché vers l’église de Nagri, dans l’intention de déloger la statue "infamante", avant d’être stoppée par les barrages de la police. Les leaders religieux sarna ont lancé alors un ultimatum à l’Eglise catholique, menaçant de déclencher des troubles graves en décembre prochain, si la statue « infamante » n’était pas retirée.

« Nous avons rencontré les responsables de l’Eglise en mai et nous leur avons donné trois mois pour enlever la statue, a déclaré le 27 août, Bandhan Tigga, l’un des leader de la manifestation. « Ils ont représenté leur Mère Marie de manière à ce qu’elle ressemble à une femme sarna : c’est une manoeuvre pour nous convertir et attaquer notre culture. »

« Le 18 juin, trois jours après l’inauguration de la statue par les catholiques, les chefs sarna ont convoqué les familles qui s’étaient converties au christianisme il y a plusieurs années à Ormanjhi et leur ont donné une semaine pour revenir à la religion sarna ».

Pour John Dayal, secrétaire général du "All India Christian Council "(AICC), ces manifestations portent la marque du Sangh Parivar, la mouvance extrémiste du Rashtriya Swayamsewak Sangh (RSS) et de son allié le Vishwa Hindu Parishad (VHP).

Partout dans le monde, la Vierge Marie est représentée dans le style ethnique local sans que cela ne pose aucun problème, fait remarquer encore le secrétaire général de l’AICC, soulignant que des adaptations locales ont fleuri partout en Inde, comme celles de Notre Dame de Vellankani dont la représentation en sari de soie ‘Kancheepuram’, ornée de guirlandes de fleurs, est née sur les côtes du Tamil Nadu pour se répandre jusqu’à New Delhi.

Dès les premières tensions en mai, Mgr Toppo, lui-même issu de l’ethnie oraon, de la communauté sarna du Jarkhand, s’était évertué à plusieurs reprises à démontrer que la controverse n’était ni religieuse ni culturelle, mais uniquement politique.

Premier aborigène à avoir été élevé au cardinalat, Mgr Toppo est considéré aujourd’hui comme l’un des plus actifs défenseurs de l’inculturation et de la réconciliation interethnique en Inde. Ses actions en faveur de la paix et de la promotion des droits des aborigènes en font cependant la cible de plus en plus fréquente des hindouistes. (source : Mepasie)


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