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du 7 au 10 septembre 2013 (semaine 36)
 

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10 septembre 2013 - Québec
LES ENSEIGNANTS POUR UNE LAÏCITÉ OUVERTE

Un conflit se dessine entre les enseignants et le gouvernement autour du projet de Charte des valeurs. Défendant une laïcité dite ouverte, les enseignants ont demandé au gouvernement de renommer son texte « Charte de la laïcité. »

La Fédération autonome de l'enseignement (FAE) a déclaré qu'elle usera de tous les recours, y compris légaux, pour défendre le droit de ses membres de porter des signes religieux.

La FAE représente les tiers des enseignants (32.000), surtout dans la région de Montréal. Selon son président l'État ne doit pas interdire le port de vêtements ou d'accessoires à connotation religieuse ou culturelle, car c'est le droit au travail qui est en jeu.

L'interdiction faite à un individu de porter un signe religieux ne garantit pas la laïcité de l'État, et c'est pourquoi elle devra s'appliquer aux institutions plutôt qu'aux individus, soutient la FAE. Ces signes religieux ne devront toutefois pas contrevenir « aux règles de base de la sécurité et du professionnalisme », et quiconque recevra ou dispensera un service public devra le faire à visage découvert.

Selon la FAE, parler de « valeurs » risque d'entraîner des dérapages. « Ça ouvre un front et ça permet à des individus de tenir des discours d'intolérance qui sont fondés sur les préjugés », a indiqué Sylvain Mallette.

Il laisse entendre que le gouvernement s'est contenté d'importer un modèle de laïcité qui ne colle pas au Québec. « Le modèle de laïcité québécois doit respecter le contexte historique dans lequel il s'implante. On ne peut pas importer des modèles d'ailleurs », a soutenu le président de la FAE. « Le Québec est une terre d'accueil, on doit accepter certaines manifestations, mais celles-ci doivent respecter certaines balises », a-t-il insisté.

La FAE exige par ailleurs que soit refusée toute demande de transformation d'un local pour en faire un lieu de prière et toute demande d'exemption ou d'adaptation d'un cours pour des motifs religieux. Quant aux congés religieux, ils devront absolument être négociés dans la convention collective de manière que tous les enseignants, religieux ou non, aient les mêmes privilèges, insiste le syndicat.

La FAE a aussi sommé Québec d'assumer ses responsabilités lorsqu'il y a « conflit entre deux droits », quitte à avoir recours aux tribunaux, et d'arrêter de financer les écoles confessionnelles privées. Elle demande également au gouvernement Marois qu'il poursuive la « laïcisation » de ses institutions, notamment en abolissant le Comité des affaires religieuses, qui conseille le gouvernement sur la place de la religion dans les écoles. (source : RVM)


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