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du 11 au 13 septembre 2013 (semaine 37)
 

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13 septembre 2013 -
LE PAPE S'ADRESSE DIRECTEMENT AUX NON-CROYANTS

Le quotidien italien de gauche "La Repubblica" a publié le mercredi 11 septembre une lettre du Pape adressée à son directeur et co-fondateur, Eugenio Scalfari, en réponse aux questions posées par cet intellectuel, athée déclaré.

Eugenio Scalfari avait posé ces questions dans deux éditoriaux rédigés à la suite de l’encyclique Lumen fidei. Et le dialogue avec Eugenio Scalfari ne s'arrête pas là, il se poursuivra, le 25 septembre à Rome, avec le cardinal Ravasi, président du Conseil pontifical de la culture, à l’occasion d’une rencontre prévue avec les directeurs de grands quotidiens italiens.

Dans cette longue lettre parue dans le quotidien italien de gauche "La Repubblica", le pape s’adresse aux « non croyants », convaincu de la nécessité de « faire un bout de chemin ensemble » et de poursuivre « un dialogue serein et constructif », initié après le concile Vatican II.

Durant l’été, Eugenio Scalfari, athée convaincu, l’avait interpellé sur la foi et « l’invention de Dieu », peu après la publication de l’encyclique La lumière de la foi, co-rédigée par Benoît XVI et François.

Entre une longue catéchèse sur la foi chrétienne, un rappel des points de doctrine et des conseils aux croyants dans leur attitude avec les non croyants, le Pape invite au dialogue et pointe les raisons d’une forme « d’incommunicabilité » entre la culture chrétienne et la culture moderne.

La foi chrétienne, dit-il, longtemps « symbole de la lumière » est devenue « la face sombre de la superstition, s’opposant à la lumière de la raison ». Le temps est venu d’un dialogue « sans préjugés », estime le Pape.

Sans jamais évoquer nouvelle évangélisation ou prosélytisme, il rappelle au passage aux croyants que la rencontre avec les non croyants n’est pas « un accessoire secondaire » de leur vie mais « une expression indispensable ».

Il évoque aussi "les lenteurs, les infidélités, les erreurs et les péchés qui ont été commis et peuvent encore être commis par ceux qui composent l'Eglise".

Dans cette réponse précise aux remarques de M.Scalfari sur la « vérité révélée » des croyants, le pape s'efforce d'expliquer, comme dans l’encyclique de juin, que selon la foi chrétienne, « la vérité n’est pas absolue » mais doit être comprise comme « un chemin » et que témoigner de cette foi nécessite « humilité et ouverture ».

A une question de.Scalfari s’inquiétant de savoir si « le Dieu chrétien pardonnait aussi les péchés des non croyants », le Pape développe l’un de ses thèmes de prédilection, affirmant que « la miséricorde de Dieu n’a pas de limite » et que l’important pour les non croyants est « d’obéir à leur conscience ».

"Le péché, y compris pour les non croyants, est de ne pas suivre sa conscience".

Dans un passage consacré aux juifs, le Pape relève encore que "dans les terribles épreuves subies au fil des siècles", ils "ont gardé leur foi en Dieu, et pour cela, nous ne leur serons jamais suffisamment reconnaissants, en tant qu'Eglise mais aussi en tant qu'humanité".

Eugenio Scalfari, qui reconnait « apprécier beaucoup » le nouveau pape, a jugé cette lettre signée "avec proximité fraternelle", « scandaleusement fascinante ». Elle est selon lui la preuve de « la capacité et du désir du Pape de surmonter les obstacles au dialogue avec tous, pour la recherche de la paix et de l’amour ». (source : AP)

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