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du 17 au 19 septembre 2013 (semaine 38)
 

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19 septembre 2013 - Vietnam
SOLIDARITÉ DE LA COMMNAUTÉ CHRÉTIENNE AVEC LES PAROISSIENS DE YEN

Prêtres et évêques viennent d'exprimer leur solidarité avec la communauté de la paroisse de My Yên, après la répression policière dont celle-ci a été la cible. Certains avaient fait plus de 300 km de route, pour parvenir sur les lieux.

Mgr Joseph Nguyên Thai Hop et le nouvel évêque auxiliaire Mgr Pierre Nguyên Van Viên étaient également présents à ce rassemblement.

La rencontre a débuté par une allocution de Mgr Hop sur le thème : « La vérité vous rendra libre ». Il a surtout évoqué la campagne de désinformation menée par la presse officielle et les communiqués des autorités régionales concernant les événements survenus à My Yên le 4 septembre dernier.

" Nous sommes littéralement submergés par un flot d’informations erronées, de déformations de la réalité, de calomnies, d’omissions, de mensonges, de fausses accusations."

Il a évoqué l’histoire récente de son pays, sans hésiter à y ajouter des allusions sévères : « Il fut un temps où l’on révérait le mensonge. On considérait que c’était la méthode propagande la plus efficace. On le martelait : « Mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose ! » Depuis le fascisme allemand, en passant par Staline, Mao Zedong, Pol Pot et jusqu’à aujourd’hui, de nombreux détenteurs du pouvoir l’ont utilisé comme outil de la propagande ‘pour tromper les gogos’.

"La mondialisation, la révolution scientifique et technique ainsi que les technologies modernes ont permis à l’humanité de démasquer plus facilement ces mensonges et ces tromperies. En outre, de plus en plus, les hommes exaltent la démocratie, le pouvoir de la loi, la séparation des pouvoirs, le respect dû par les dirigeants à la vérité, à la dignité humaine, aux droits de l’homme, à l’absence de corruption, à la justice et à la paix.

" Notre pays, lui aussi, s’est mis en route, bien que d’un pas mal assuré, vers cette orientation commune à l’humanité du XXIe siècle. L’Etat vietnamien a signé la Déclaration des droits de l’homme des Nations Unies ainsi que la Convention internationale sur les droits civils et politiques. Il est cependant très regrettable que dans notre patrie, des textes aussi importants ne soient pas encore véritablement en vigueur (…)."

L’évêque achevé son allocution en invitant ses auditeurs à prier pour leur patrie et pour ses dirigeants. Les prêtres ont ensuite successivement pris la parole pour faire entendre leurs réflexions et leurs commentaires, quelquefois très virulents sur les événements survenus le 4 septembre à My Yên.

Ce 4 septembre, dans la matinée, certains paroissiens de My Yên s’étaient rendus à Vinh pour y participer dans la joie à l’ordination du nouvel évêque auxiliaire du diocèse. Pour s'adresser aux autorités communales de Nghi Phuong pour la libération de deux paroissiens arrêtés le 27 juin dernier, ils s’étaient rassemblée devant le siège du Comité populaire communal. Cependant, au grand étonnement des paroissiens de My Yên, un barrage policier imposant empêchait tout accès au bâtiment du Comité populaire.

Quand, vers 17h, un petit groupe de paroissiens voulu accéder au siège du Comité populaire, les forces de police se lancèrent dans une attaque brutale et sans ménagement. Certains cherchèrent asile dans les maisons faisant face au siège du Comité populaire. Les agents s’y introduisirent à leur suite saccageant tout sur leur passage et brisant des objets sacrés tels que l’autel des ancêtres. Les blessés ont été conduits vers le dispensaire de l’évêché et vers les hôpitaux voisins. Des soins ont été apportés à quelque 300 personnes. On craint encore pour la vie de certaines d’entre elles.

Les origines de cette affaire remontent au 22 mai 2013. Ce jour-là, un certain nombre de catholiques se rendant à la messe dans un lieu de pèlerinage, à Trai Giao, avaient été interpellés et contrôlés par de mystérieux personnages. Des paroissiens de My Yên s’emparèrent de certains d’entre eux et ne tardèrent pas à découvrir qu’il s’agissait d’agents de la Sécurité.

Le 27 juin suivant, sans doute en représailles, deux paroissiens, Ngô Van Khôi et Nguyên Van Hai étaient kidnappés sur la route tandis qu’une cinquantaine de paroissiens étaient convoqués au commissariat pour interrogatoire. Ce n’est que huit jours après la disparition de Khôi et de Hai que les familles reçurent un avis de la Sécurité leur indiquant que leurs proches étaient en détention provisoire, inculpés de troubles à l’ordre public. (source : Mepasie)


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