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du 19 au 23 septembre 2013 (semaine 38)
 

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23 septembre 2013 -
L'ÉGLISE ET LE POUVOIR POLITIQUE EN MACÉDOINE


Bien que l ’Église orthodoxe macédonienne a toujours veillé à entretenir de bonnes relations avec le pouvoir politique, le métropolite Pïmen a été directement attaqué par le Premier ministre Gruevski, accusé d'être un "libre penseur".

En fait ce métropolite "indépendant" s'est heurté à lui à propos de « l’affaire » de la nouvelle église des SS.Constantin et Elena.

" Beaucoup de choses ont changé en Macédoine ces dernières années, la société s’est politisée, fait remarquer le métropolite. Les gens s’opposent les uns aux autres, sans réelle tolérance, ni respect des positions d’autrui. J’avais dit qu’il était impossible de « défendre une église par du vandalisme ». Cette déclaration a été instrumentalisée par les deux partis.

" Ils ont voulu m’attaquer, alors que l’opposition a vu en moi un opposant au pouvoir et ils m’ont soutenu. Tout ceci a entraîné une politisation des remarques que je poste sur ma page Facebook, amenant même le Premier ministre à faire des commentaires.

" Ses fidèles partisans ont soutenu que sa réaction était justifiée, d’autres l’ont condamnée. En ce qui me concerne, j’ai préféré répondre dans l’esprit chrétien : « L’expérience nous apprend à rendre quand nous sommes attaqués, mais le Christ nous apprend à pardonner et à tendre l’autre joue ».

" Si certains considèrent que le Premier ministre a remporté une victoire, qu’il en soit ainsi, je me retire de la bataille. Ma hiérarchie quant à elle, n’a pas souhaité entrer dans le jeu des petites phrases dans les médias, ni jeter de l’huile sur le feu. Elle a eu raison, car ce n’était pas son rôle. Je n’aurais rien à ajouter de plus. Mais je confirme que la liberté d’expression est en train d’être progressivement verrouillée, cet épisode en est un exemple flagrant."

Le VMRO se considère comme un parti chrétien-démocrate, donc rien de plus normal qu’il fasse la promotion de certaines idées prêchées par l’Église. Cela contribue à faire penser que nous agissons de concert. L’Église sort principalement de sa réserve quand sont votées des lois allant à l’encontre de ses préceptes. S’il arrive que nos prises de positions rejoignent celles du gouvernement, alors l’opinion publique interprète cela comme un soutien inconditionnel de notre part à son égard.

" A l’inverse, quand nous exprimons notre désaccord, alors, on nous accuse de nous opposer au pouvoir établi. Je répète, nous ne sommes pas là pour appuyer les opinions et les campagnes du pouvoir en place. L’Église a toujours eu de bonnes relations avec les divers partis politiques ayant gouverné la Macédoine. Même à l’époque yougoslave.

" Preuve en est l’édification de la cathédrale St Clément d’Ohrid de Skopje, qui fut au départ financée par le gouvernement (1972), car l’Église ne pouvait financièrement, à l’époque, se permettre un tel chantier.

" Nous avons des relations avec toutes les Églises-sœurs orthodoxes, avec le Patriarcat œcuménique de Constantinople et avec l’Église serbe en raison de la question de reconnaissance de notre Église. En effet en ce qui concerne la question de l’autocéphalie, il existe deux visions différentes : celle de Constantinople, qui estime que l’indépendance d’une Église doit se faire par son intermédiaire, car elle possède cette primauté d’honneur, et celle de Moscou qui estime que l’autocéphalie doit être demandée à l’Église « mère », c’est-à-dire celle qui avait la juridiction préalable. Dans notre cas, cela voudrait dire demander notre reconnaissance auprès de l’Église serbe."

" En 2004, j'ai poursuivi mes études à l’Institut de théologie orthodoxe St Serge à Paris. Parallèlement à mes études, j’ai officié comme prêtre paroissial à Paris.

" Le rôle du diocèse est d’entretenir le contact avec la diaspora via ses 32 paroisses principales, réparties dans 12 pays. Chaque paroisse est indépendante. Nous recensons en Europe entre 160.000 et 200.000 Macédoniens de confession orthodoxe.

" Le seul problème parfois rencontré est la barrière de la langue : il arrive que les fidèles ne comprennent plus parfaitement le macédonien et qu’ils suivent difficilement les cours de catéchisme. Inversement, les prêtres qui dispensent les cours ne maitrisent pas suffisamment les langues des pays d’accueil. Mais avec le temps, cela se résoudra
. (source : courrier des balkans)

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