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du 5 au 8 octobre 2013 (semaine 40)
 

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8 octobre 2013 -
AU LENDEMAIN D'ASSISE, LE DÉBUT DE LA RÉFORME

Nous reprenons ici une analyse de Frédéric Mounier, du journal "La Croix" , pour l'analyse des sept mois de pontificat. Un article qu'il nous faut lire dans son intégralité, au moment où le synode extraordinaire des évêques en marque une étape.

" Il y eut d’abord l’incertitude des débuts. De quel François se réclamait le pape élu ? Saint François Xavier, disciple d’Ignace, fondateur des jésuites ? Saint François de Sales, patron des journalistes? Ou bien le « Poverello » d’Assise, saint François (1181-1286) ?

Dès le 16 mars, recevant au Vatican 6 000 journalistes, le pape François levait l’ambiguïté : « à la Sixtine, j’avais à côté de moi le cardinal franciscain Claudio Hummes, un grand ami ! Il m’a dit : ‘‘N’oublie jamais les pauvres!’’ Ceci s’est imprimé dans mon esprit, et j’ai immédiatement pensé au Poverello. »

Et François a poursuivi, devant ce public, tout étonné d’une telle confidence : « J’ai pensé à François, l’homme de la paix, l’homme qui aimait et protégeait la nature. » Et il a conclu : « Alors que l’humanité a un rapport tellement médiocre avec la Création, François est l’homme diffusant l’esprit de paix, l’homme pauvre. »

1. L’appel à une réforme de l’Église « N’ayons pas peur de changer les vieilles structures de l’Église ! » Répétées durant son homélie à la chapelle de la Maison Sainte-Marthe le samedi 6 juillet, ces paroles du pape François sont l’écho direct du « rêve de San Damiano »

2. L’appel à une vie pauvre et sobre. Le pape François a adopté un mode de vie « normal », rompant avec les habitudes romaines, n’habitant pas l’ Appartamento , se déplaçant en voiture modeste, pratiquant le contact simple et direct avec ses interlocuteurs.

Il s’est rendu, à Rio pendant les JMJ, au cœur d’une favela. Jour après jour, par les gestes et les mots, il a voulu manifester un impératif de pauvreté. À ses yeux, la pauvreté permet de ne s’attacher qu’à l’essentiel. Saint Ignace avait été marqué par cette dimension du « Poverello ».

3. Le dialogue avec l’islam. En 1219, alors que les croisés assiégeaient Damiette, en Égypte, François traverse les lignes et rencontre le sultan Malek Al Kamil. Il se présente comme un « serviteur de Dieu » venu saluer une autre créature du même Dieu. Mutatis mutandis, le pape François, dans le contexte troublé des relations islamo-chrétiennes contemporaines, veut à tout prix, dans la lignée de Benoît XVI, poursuivre un dialogue avec les musulmans non fondamentalistes.

4. La reconnaissance de la place des femmes dans l’Église. François d’Assise ne se conçoit pas sans sainte Claire, son alter ego. De même, le pape François insiste sur une indispensable « théologie de la femme » qui reste à élaborer. À plusieurs reprises, il est revenu sur cet objectif, notamment dans son entretien aux revues jésuites. ( La Croix du 20 septembre)

5. L’ouverture à une écologie raisonnée. Désigné par Jean-Paul II comme saint patron des écologistes, saint François, rompant avec la vision médiévale d’un cosmos identifié à des forces terrifiantes, cultivait avec celui-ci un rapport quasi amoureux. Benoît XVI, lui aussi, scandait cet impératif. Mais il était peu audible. Le pape François, dès ses premières rencontres avec le corps diplomatique, a placé le respect de la Création, dans tous les domaines, au cœur de ses préoccupations.

6. La paix au service du bien commun. Dans l’avion de retour des JMJ de Rio, le pape François a insisté : « François d’Assise nous dit : ‘‘Travaillez pour construire la paix !’’ Mais il n’y a pas de véritable paix sans vérité, si chacun est la mesure de lui-même, si chacun peut revendiquer toujours et seulement son propre droit, sans prendre soin en même temps du bien des autres, de tous, à partir de la nature qui réunit chaque être humain sur cette terre. »

Confirmant les confidences distillées par le pape François lui-même, le P. Berislav Ostojic, son ancien confesseur (franciscain) alors qu’il était encore le cardinal Bergoglio, a confié peu après l’élection : « Ce pape est un amoureux du Christ qui, sans cesser d’être jésuite, a un cœur franciscain. »

Dans sa catéchèse du 27 janvier 2010, consacrée à François d’Assise, Benoît XVI avait déjà fait le lien entre l’état de la cathédrale soutenue par François et celui de l’Église, tel que le pape l'avait vu dans son rêve, peint par Giotto:« (source : AP)

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