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FlashPress - Infocatho
du 25 au 29 octobre 2013 (semaine 43)
 

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29 octobre 2013 - Au Sahara
DANS LE BILLET MENSUEL DU DIOCÈSE DE GHARDAÏA

Dans son édition du
lundi 21 octobre, les évêques d'Afrique du Nord écrivent : « Consolidez vos relations fraternelles avec les musulmans »… C’est l’unique mais précieuse parole que nous avons reçu de notre Pape à l’audience générale".

" Nous étions réunis à Rome pour la CERNA. Il venait de prendre à la fois un bain de foule, et une douche pluviale qui ne l’a pas arrêté dans sa chaleureuse procession habituelle. Nous voici donc invités par lui à continuer inlassablement l’édification d’un monde plus fraternel.

" Quelques jours plus tard, à Alger, au cours de la rencontre semestrielle du « Ribat Essalâm » (le lien de la paix), ce petit groupe lancé avec le Fr. Christian de Chergé en 1979, nous étions invités à répondre à cette interrogation « Qu’est-ce qui m’aide à construire un monde plus fraternel ? », proposée à notre méditation depuis notre dernière rencontre en avril.

" L’invitation du Pape venait fortement l’appuyer. Je voudrais partager tout simplement avec vous ce que j’y ai exprimé : sur quoi m’appuyer aujourd’hui pour que ce monde devienne plus fraternel ?

" C’est d’abord la certitude que nous sommes une vaste famille humaine aimée de Dieu. Tous, hommes et femmes de la Terre, nous sommes frères et sœurs, pétris de la même humanité. Et dans cette famille, Jésus est notre frère aîné, notre point de référence. Il nous a tracé le chemin d’une fraternité sans frontière, et il nous invite à le suivre.

" La certitude aussi qu’il y a dans toute personne cette flamme d’humanité commune, même si elle est mise en veilleuse par les forces du mal : violence, volonté de pouvoir à tout prix, recherche de la possession, haine de l’autre différent. En toute personne, cette flamme existe ; si infime soit-elle, elle est toujours susceptible d’être réanimée.

" C’est la prière qui me fait rejoindre plus en profondeur mes frères et sœurs, à commencer par les personnes qui me sont proches par le travail, la responsabilité et la vie quotidienne, jusqu’à l’infini.

" Consolider nos relations est la façon visible et tangible d’incarner cette fraternité. Il y a bien sûr les relations habituelles, familières qui rendent visible cette réalité, mais il y a aussi ces petits clins d’œil saisis comme une grâce. « Que Dieu vous bénisse, mon père », me dit le policier des frontières en tamponnant mon passeport à mon retour de Rome ! « Comment allez-vous, mon père ? » me dit récemment un vieillard inconnu croisé dans la rue ; « El hamdou li Llah ! » lui répondis-je presque machinalement. Et lui de me rétorquer : « El hamdou li Llah, c’est comme Alléluia ! »

" Il faut aussi parler, informer, à temps et à contretemps. Y compris à l’intérieur de notre Eglise. Je ne puis que constater – et je ne suis pas le seul – une méfiance montante vis-à-vis de l’Islam et des musulmans, basée sur des clichés transmis par les médias et entretenus par les agissements de minorités islamistes extrémistes. C’est vrai, et il ne faut pas le cacher, des chrétiens sont persécutés parce que chrétiens. Mais des musulmans sont aussi très nombreux à tomber sous les balles et les bombes d’autres musulmans ! Dieu fait-il des différences ? Les musulmans sont souvent les premiers atteints par cette grande scission qui traverse le monde de l’Islam.

" Enfin, et c’est une intime conviction ancrée dans ma foi dans le mystère pascal : mystérieusement, les pires souffrances du monde sont une Energie accumulée, mise en réserve pour la construction d’un monde plus fraternel.

« En l’absence de tout espoir, disait Mgr Sabbah, alors Patriarche latin de Jérusalem, une “terre nouvelle” et un “homme nouveau”, capable de s’élever par son esprit jusqu’à l’amour de tous ses frères et sœurs qui habitent cette terre. » (Bethléem, 11 nov. 2009) (source : ICFP)

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