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du 12 au 15 novembre 2013 (semaine 46)
 

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15 novembre 2013 -
SES DÉCISIONS SONT-ELLES UN CHANGEMENT DE LIGNE

En faisant rétrograder au second plan des questions que les évêques d’Italie, des États-Unis et d’Espagne mettaient en première ligne, le Pape montre qu’il sait très clairement quelles sont les batailles les plus essentielles qu’il entend livrer.

Il a déclaré de manière claire et nette, lors de l'interview qu’il a accordée à "La Civiltà Cattolica", qu’il ne considérait pas comme prioritaires les batailles portant sur des thèmes anthropologiques comme les questions "liées à l’avortement, au mariage homosexuel et à l’usage des méthodes de contraception".

Cela ne veut pas dire que ces problèmes n'existent pas et n'ont pas à être écartés. Cela veut dire que l'essentiel de l'Église est le Christ, et que c'est de Lui que découle tout l'Évangile qui doit être annoncé. Et que c'est à partir de Lui que doit venir tout le message ecclésial.

Ce qui constitue sans aucun doute un changement de ligne par rapport aux derniers pontificats : non seulement ceux de Benoît XVI et de Jean-Paul II, mais également celui de Paul VI, le pape de l’encyclique "Humanæ Vitæ" et de la résistance inlassable à l’introduction du divorce en Italie.

Un changement de ligne qui, bien que le pape François n’ait pas annulé ne serait-ce qu’un iota de la doctrine, a néanmoins suscité de grands espoirs dans les milieux les plus progressistes du catholicisme mondial.

Mais un changement de ligne qui a également mis au pied du mur certains épiscopats qui étaient naguère considérés comme des modèles en raison de leur manière de traiter sur la scène publique les défis anthropologiques existant dans le monde contemporain mais qui sont aujourd’hui “peu alignés” sur le nouveau leadership pontifical.

En Espagne, un signal a été donné par un éditorial du site internet "Religión Digital" qui commence par cette question rhétorique : "La hiérarchie espagnole est-elle en harmonie avec le pape François et avec le nouveau souffle en provenance de Rome ?”

Aux États-Unis, c’est le "National Catholic Reporter", un hebdomadaire "liberal", qui s’est chargé de souligner à quel point les propos qui ont été tenus par le pape François contre "l’actuelle 'obsession' pastorale en ce qui concerne le mariage gay, l’avortement et la contraception” font apparaître un "déséquilibre" entre le pape et les évêques américains.

En Italie, enfin, le vaticaniste Andrea Tornielli a présenté comme une certitude, dans le quotidien "La Stampa", le fait que, avec le pape François, "une époque s’achève : celle qu’avait inaugurée par le cardinal Camillo Ruini et poursuivie son successeur Angelo Bagnasco, qui est aujourd’hui appelé à en ouvrir une nouvelle".

Plus que ses prédécesseurs immédiats, le Pape met en oeuvre Vatican II, non seulement pour une lecture, mais pour en traduire, dans le vécu ecclésial, la richesse plutôt que dans des commentaires auxquels se sont livrés de multiples théologiens.

Le Pape l'avait précisé le 23 mai dernier en s'adressant aux évêques italiens, dans un discours choc et d'une franchise unique, dans un texte intégralement écrit de sa main et délivré sans tenir compte des corrections suggérées par la Secrétairerie d'État, qui avait pourtant cherché à amortir le coup. (source : ICFP)


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