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du 20 au 23 novembre 2013 (semaine 47)
 

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23 novembre 2013 - Afghanistan
SUR LA TRACE DES CHRÉTIENS

Un officier de l’Armée italienne qui a servi à plusieurs reprises en Afghanista estime qu'il y existe une petite communauté chrétienne clandestine, peut-être même un groupe de sœurs et un prêtre actifs à Kaboul. Une information difficile à vérifier.

« En fait il n’existe pas de chrétienté enracinée, ni par tradition ni par importation coloniale » ajoute-t-il. « Ce n’est pas comme dans le monde arabe où les chrétiens sont une minorité originaire de la région. Ou comme en Inde, où l’Évangile fut introduit il y a des siècles. ».

Les estimations parlent d’une communauté chrétienne de 3.000 à 10.000 fidèles. Une communauté clandestine. Car , la loi afghane ne reconnaît pas d’autres confessions que l’Islam. L’évangélisation, l’instruction scolaire d’inspiration chrétienne et la présence de n’importe quel lieu de culte non musulman sont interdites.

Officiellement, les seules églises présentes en Afghanistan sont admises là où est reconnue l’extraterritorialité diplomatique, les ambassades et sièges consulaires.

Deborah Rodriguez, une travailleuse humanitaire américaine, protestante, arrivée à Kaboul en 2001, immédiatement après la chute des talibans, a ouvert un salon de beauté en ville. On se tromperait si l’on affirmait que Rodriguez est une femme qui a atterri en Afghanistan avec l’ambition de diffuser l’Évangile. Son engagement était et demeure encore aujourd’hui commercial et a-confessionnel.

Et pourtant l’Afghanistan n’est pas complètement étranger à l’histoire du Christianisme. Les annales rappellent les missions des apôtres Bartholomée et Thomas en Perse et l’Évangile apocryphe de ce dernier cite la province de Bactriane, à l’abri de la chaîne montagneuse de l’Hindou Kush qui se retrouve aujourd’hui en Afghanistan. Depuis lors, une présence de l’Église nestorienne, le passage des jésuites et aussi des Arméniens témoignent d’autant de tentatives d’introduire l’Évangile.

Mais les chroniques récentes sont remplies d’épisodes qui ont compromis sérieusement le dialogue potentiel entre les tribus locales et les représentants – religieux aussi bien que laïcs – d’une religion indiscutablement éloignée des canons culturels locaux.

Aujourd’hui, les Afghans associent le Christianisme à la présence militaire occidentale. Et en se rendant coupable d’actes profanateurs, certains soldats américains ont compromis l’image de leur pays mais aussi la culture qu’ils représentent. Par conséquent il est difficile pour les Afghans de distinguer le Christianisme de ceux qui brûlent le Coran.

Comme ce fut le cas de Terry Jones, un pasteur protestant extrémiste, qui encourage des manifestations de violence verbale explicites à l’égard de l’Islam et est l’auteur de gestes provocateurs. Les dangereux exploits de Jones ont été imités en Afghanistan.

Un exemple fructueux de dialogue interreligieux a été au contraire proposé par le P. Serge Laugier de Beaurecueil, frère dominicain et islamologue disparu en 2005. Ce n’est pas par hasard que de Beaurecueil, un des trois membres fondateurs de l’IDEO du Caire, fut conduit en Afghanistan précisément par ses études sur le mystique al-Ansari dont il publia une traduction française.

Une fois installé à Kaboul et après avoir abandonné la carrière académique, il se consacra aux orphelins et aux enfants des rues. Ce n’est pas un hasard si son livre "Un chrétien en Afghanistan", imprimé en 1985 a été réédité en 2001. Malheureusement le cas de Beaurecueil est encore un cas isolé. (source : Oasis-Marcianum)


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