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du 20 au 23 novembre 2013 (semaine 47)
 

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23 novembre 2013 - Pays-Bas
LES ÉGLISES ET LA "RESTRUCTURATION" PASTORALE

Les évêques néerlandais, en visite ad limina début décembre à Rome, ont entrepris un programme de fusions des paroisses ce qui accélère le phénomène des fermetures d’églises. Cette question suscite de nombreux débats parmi les fidèles.

« À vendre : Maastricht, église-basilique du Cœur-Immaculé-de-Marie et ses jardins, clocher rond, crypte sous le chœur, mur de brique, sol en pierre. Nous contacter. » Depuis quelques années, les annonces comme celle-ci sont courantes sur les sites des agences immobilières néerlandaises qui se sont spécialisées dans la vente de biens religieux.

Trop coûteuses pour le budget des paroisses, plusieurs dizaines d’églises ont déjà été désacralisées, transformées en logements, bureaux, hôtels ou librairies. Les paroissiens étaient de moins en moins nombreux pour des églises souvent trop rapprochées les unes de autres.

D ’après le Rijksdienstvoorhet Culturel Erfgoed (Service national pour le patrimoine culturel), qui avait estimé en 2008 que 400 à 500 églises catholiques et 600 à 700 temples protestants fermeraient leurs portes dans les dix années à venir, le mouvement devait se poursuivre.

" Si une église n’est plus utilisée ou mal entretenue, il n’est pas tabou de penser à en faire autre chose", explique Petra Stassen, juriste et auteur de plusieurs études sur la question. Le processus concret de fermeture et de réaffectation des bâtiments religieux reste néanmoins douloureux pour les chrétiens néerlandais. Mais leurs revenus ne pouvaient prendre en charge l'entretien immobilier de ces bâtiments entièrement à leur charge.

Car, outre les pierres, c’est le nouveau visage des communautés paroissiales qui occupe les esprits. Arguant que « chaque village ne peut garder son bâtiment et sa paroisse », l’Église catholique des Pays-Bas a opté pour une politique assez radicale en la matière : après la création des unités pastorales, au début des années 2000, les sept diocèses néerlandais ont finalement organisé, à partir de 2008, la fusion des paroisses pour créer de nouvelles entités paroissiales beaucoup plus vivantes autour d’une seule église et d’un prêtre.

Dans le diocèse de Bois-le-Duc, par exemple, le nombre de paroisses devrait passer de 230 à 50 d’ici à 2015. Les 320 paroisses de l’archevêché d’Utrecht ont déjà été ramenées à 49.

Cette politique soulève beaucoup de questions parmi les chrétiens : quel lieu et quelle visibilité pour les nouvelles paroisses ? Quel nouveau partage des rôles et des responsabilités ? Quelles orientations pastorales ? « Personne ne conteste le fait qu’il faut rationaliser nos modes de fonctionnement.

La hiérarchie catholique néerlandaise récuse l’idée que les fusions d’églises se fassent sans concertation ou sur des critères idéologiques. « Faire disparaître les communautés locales n’a jamais été une fin en soi. Mais l’Église catholique est un corps : il ne s’agit pas d’être entre soi et de constituer chacun sa petite paroisse sur mesure, mais de prendre part à la liturgie de l’Église universelle », souligne Hans Zuidwijk, secrétaire général et économe diocésain auprès de l’archevêque d’Utrecht.

Une « Fondation pour la valorisation des églises » a été créée avec pour objectif d'offrir un service multidisciplinaire de conseil aux communautés locales chrétiennes – catholiques et protestantes – et les accompagner dans cette transition. Elle a tenue ainsi une journée de réflexion, organisée le 31 octobre, pour aborder tous les aspects de la problématique des fermetures d’églises et des réorganisations de paroisses. " Cette période très dure nous force à nous mobiliser pour trouver de nouvelles manières de vivre notre foi." (source : AP)


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