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du 23 au 27 novembre 2013 (semaine 48)
 

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27 novembre 2013 - Égypte
ON SE RETIRERA DE LA COMMISSION DE LA CONSTITUTION

Les milieux chrétiens égyptiens protestent contre le projet de préambule de la Constitution, qui reflète par trop l'influence du parti salafiste al-Nour (Parti de la Lumière), à l'idéologie islamiste ultraconservatrice.

L'évêque Paul, qui représente l'Eglise copte orthodoxe au sein de la Commission des 50 chargée d'amender la Constitution égyptienne de 2012, a menacé, pour la 2ème fois, de se retirer de la Commission en raison de la suppression, sans consultation, de la phrase mettant en avant "le caractère civil de l’Etat".

Deux autres membres de la Commission des 50, représentant les Eglises catholique et anglicane, ont également menacé de se retirer pour les mêmes raisons, rapporte le 25 novembre 2013 le site internet d'information "Ahram Online".

Face aux islamistes qui font pression
, l'évêque copte, pour expliquer la position de son Eglise, fait encore mention du terme "principes de la charia" (le droit islamique) qui persiste à l’article 219 de la Constitution de 2012, dont la rédaction avait été dominée par les islamistes.

Mgr Paul déplore que l'avis de l'Eglise à ce propos ait été négligé. Cela est suffisant pour que les représentants des trois Eglises se retirent de la Commission, a-t-il déclaré.

Il rappelle que les représentants des Eglises égyptiennes s'étaient déjà retirés en 2012 de l'assemblée constituante dominée par les islamistes. Ces derniers avaient conservé la formulation de la précédente Constitution – "les principes de la charia sont la principale source du droit" – mais avaient également ajouté une clause explicitant quels étaient les principes de la charia.

Ces principes, selon la Constitution de 2012, doivent être interprétés selon la doctrine sunnite, limitant ainsi toute autre interprétation la charia, par exemple soutenue par une vision plus progressiste. Ainsi, un article constitutionnel prévoit que les savants d'Al-Azhar, l'Université islamique du Caire, l'un des hauts lieux de la recherche sunnite, pourraient être consultés à propos de la charia.

Or Al-Azhar rejette la notion de "caractère civil de l’Etat"
. Ainsi 17 autres articles de la Constitution sont controversés. De leur côté, les islamistes rejettent également ce préambule, jugeant qu'il fait la part trop belle aux valeurs "occidentales".

Les représentants du parti al-Nour et d'Al-Azhar ont eux aussi menacés de se retirer de la Commission si la notion de "caractère civil de l’Etat" était inscrite dans le préambule, car elle représenterait des valeurs "laïques et occidentales". (source :
Apic)

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