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30 novembre 2013 -
POUR RÉPONDRE AUX CHANGEMENTS DE SOCIÉTÉ

La rencontre entre foi et culture doit permettre aux chrétiens de faire le pas entre le catholicisme culturel d’autrefois et le catholicisme d’intention d’aujourd’hui. déclare à Mexico, le cardinal Sean P. O’Malley, archevêque de Boston.

Il a développé ce thème au cours d’une conférence tenue dans la basilique de Notre Dame de Guadalupe au Mexique, commanditée par les Chevaliers de Colomb au sujet de la Nouvelle Évangélisation en Amérique

" Alors que l’on vivait autrefois  dans un ghetto catholique où l’Eglise veillait sur ses propres écoles, ligues de sport, union, systèmes de santé et organes de presse, la « colle » qui unissait le peuple à l’Eglise est devenue de moins en moins forte.

" Aujourd’hui il est facile de quitter l’Eglise et les gens le font pour des raisons très diverses. Quand être catholique n’est plus soutenu par la culture, il faut alors prendre consciemment la décision de rester à l’intérieur de l’Eglise. Ceux qui prennent cette décision renforcent leur foi ».

Mais à son tour l’Eglise doit aider ces catholiques à devenir des « disciples missionnaires » pour qu’ils puissent évangéliser ceux qui sont partis.  

Cette conférence faisait partie d’un événement de quatre jours sur le thème « Notre-Dame de Guadalupe, étoile de la nouvelle évangélisation du continent américain » auquel ont participé de nombreux évêques, prêtres, leaders religieux et laïcs.

Pour l’archevêque de Boston, le catholicisme américain doit changer complètement d’optique : « Continuer à faire les choses comme on les faisait autrefois n’a plus aucun effet". L’Eglise aux Etats Unis doit cesser d’être aussi cléricale. Elle doit travailler avec et s’appuyer sur les laïcs.

Elle doit encourager l’œcuménisme : « La division d'autrefois entre catholiques et protestants est devenue une opposition entre croyants et non-croyants, au fur et à mesure que la culture sécularisée devient toujours plus hostiles à nos valeurs. De ce fait nous trouvons de nouvelles opportunités à nous rapprocher des membres d’autres formes de foi."

Il a donné comme exemple le combat mené contre le suicide assisté au Massachussetts pour lequel il avait demandé l’aide, non seulement des protestants, mais aussi des musulmans et des mormons, ce qui ne se serait certainement pas passé il y a une dizaine d’années.

Si la tragédie des sévices sexuels et de la pédophilie a permis à l’Eglise de s’impliquer dans de nouvelles stratégies de défense de l’enfance, le combat à mener maintenant est de taille : il s’agit de « sauver le mariage » que les changements culturels ont affaibli, qu’il s’agisse du divorce, des relations sexuelles avant le mariage ou de la volonté de redéfinir le mariage.

La nécessité d’une collaboration transcontinentale a été soulignée par le cardinal O’Malley par le fait que la plupart des catholiques des Etats-Unis seront des hispanophones.

Autre orateur de cette conférence, l’archevêque de Guadalajara, le cardinal José Robles Ortega qui a souligné le fait que devant les changements culturels, l’Eglise avait à trouver des moyens nouveaux pour créer la culture.

La transmission de la foi ne se fait plus aujourd’hui dans une solidarité intergénérationnelle, les jeunes étant tenté par la recherche, « allant d’une religion à l’autre et se forgeant leur propre religion à partir d’un menu ».

Cette attitude mène à la perte d’une rencontre personnelle avec Dieu et amène les catéchistes « à englober tout ce qui est humain, sauf le péché pour arriver à amener les jeunes à découvrir l’importance du Christ, de la foi telle qu’elle est vécue et expérimentée ».

Le grand danger, pour le cardinal Roblès, est de voir la religion comme simple code moral, voir un amoncellement de traditions culturelles. « Suivre le Christ n’est pas suivre un enseignant, voire un faiseur de miracles du passé, mais une personne vivante que nous pouvons rencontrer ». (source : CNN)

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