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du 4 au 7 décembre 2013 (semaine 49)
 


- 07 décembre 2013 - Centrafrique
UNE SITUATION QUI GÉNÈRE DE NOUVELLES VIOLENCES

La Centrafrique est livrée à une insécurité généralisée depuis le renversement du président François Bozizé le 24 mars par la coalition de la Seleka, aujourd'hui officiellement dissoute mais qui multiplie des actes de banditisme.

Depuis cette date, et tout particulièrement durant le mois d'août, de nombreux ex-rebelles n'ont pas quitté la capitale et quelques autres villes. Dans la nuit de lundi à mardi, deux personnes ont été tuées par l'explosion d'une grenade lancée par ces ex-rebelles Seleka pour voler des motos.

C'est alors que les milices d'autodéfense "antibalaka" ont attaqué les positions des rebelles de la coalition Seleka dans la ville. Selon l’Evêque de Bangassou, « le 5 décembre a été une journée apocalyptique à Bangui, la capitale lorsque les milices "antibalaka" ont attaqué les positions des rebelles de la coalition Seleka dans la ville.

Du récit de Mgr Aguirre, il semble que la Centrafrique risque de sombrer dans un conflit interconfessionnel. La Seleka ("Coalition" en sango), est une coalition constituée en août 2012 de partis politiques et de forces rebelles centrafricains opposés à l'ancien président François Bozizé. Elle se caractérise par une coloration religieuse musulmane dans une République centrafricaine dont la population est à 80 % chrétienne.

Devant les exactions de la Seleka, s'est créée une milice chrétienne d'autodéfense, les milices "anti-balakas"

Les chrétiens sont principalement catholiques, mais il existe également de nombreuses communautés d'origine "pentecôtiste", "l''Église du christianisme céleste" qui est un mouvement religieux répandu au Nigeria comme au Bénin. Il est opposé à toute islamisation.

De violentes représailles contre les exactions de la Seleka qui tue actuellement de jeunes chrétiens, d'un coup de machette à la tête, au hasard, un peu dans tous les quartiers entraînant de dizaines de morts et des pillages. Différents magasins appartenant à des musulmans ont été saccagés.

La population se réfugie dans les paroisses de la capitale qui accueille actuellement jusqu’à 2.000-3.000 personnes. " Nous cherchons actuellement de la nourriture pour ces personnes mais l’insécurité rend les approvisionnements difficiles".

Les multiples cas d’exactions sur la population civile est évoquée par ces jeunes "anti-balakas" comme étant la principale raison, de s’attaquer aux hommes de l’ex-Séléka. " Nous avons compté au moins une centaine de cadavres de ces jeunes dans les rues, souvent tués d’un coup de machette à la tête. L'évêque ajoute que « les hommes de la Seleka ont peur de l’arrivée des Français et cherchent actuellement à provoquer le chaos ».

L’armée française a commencé à patrouiller dans les rues de la capitale, y ramenant une situation de sécurité avec l’accord des militaires de la MISCA.

Dans une note de la Caritas Internationalis, l’Archevêque de Bangui, Mgr Dieudonné Nzapalainga, affirme être « profondément préoccupé par la crise en République centrafricaine. La situation à Bangui est chaotique. De nombreuses personnes ont été tuées ». Mgr Nzapalainga a lancé un appel afin que « les combats cessent immédiatement. Les femmes et les enfants se sont réfugiés dans les églises. Ils n’ont rien à manger ni à boire. Nous leur donnons ce que nous pouvons.

Selon cette note environ 10.000 personnes se sont réfugiées dans l’église Saint Bernard et au Monastère situé dans le quartier de Boy-Rabe, où les combats ont éclaté hier à l’aube. (source : RFI et Fides).


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