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du 4 au 7 décembre 2013 (semaine 49)
 


- 07 décembre 2013 - Québec
DES UNIVERSITÉS DISENT NON À LA CHARTE DES VALEURS

Les Universités francophones de Sherbrooke et de Montréal ont annoncé rejeté sans appel la « Charte des valeurs québécoise », "avatar de la Charte de la laïcité française outre-atlantique".

Le projet de loi - qui prévoit notamment d'interdire le port des signes religieux aux employés des ministères et des institutions relevant de l'État, notamment les écoles, les Universités, les hôpitaux, les corps policiers - a été déposé à l'Assemblée le 7 novembre. La prestigieuse Université anglophone McGill de Montréal - 18ème meilleure Université du monde - avait fait connaître sa désapprobation en septembre, avant même que le texte ne soit examiné par les députés québécois.

Le lundi 2 décembre, une centaine de personnes se sont réunies en Assemblée universitaire à l'Université de Montréal pour débattre au sujet de la Charte : « La charte ne répond pas à nos besoins », a résumé Mathieu Filion, porte-parole de l'Université. La rectrice de l'Université de Sherbrooke, Luce Samoisette, a expliqué au Devoir : « Pour nous, c'est inapplicable. »

Elle précise qu'il est impossible d'imposer la neutralité dans les universités, notamment à cause des différents statuts : dans un même laboratoire pourraient se côtoyer une étudiante voilée, parce que boursière, et une autre, salariée, qui n'aurait donc pas le droit de porter son foulard par exemple.

La rectrice avait d'ailleurs fait part de ses doutes en octobre, dans une lettre au ministre responsable des Institutions démocratiques et de la Participation citoyenne, Bernard Drainville. Elle y indique qu'interdire le port des signes religieux c'est « contredire la nature et la mission mêmes de l'Université ». Elle souligne qu'il n'a été signalé « aucun cas où le port de signes religieux a pu remettre en cause la neutralité de l'établissement ».Et d'invoquer la « liberté universitaire », un principe auquel contreviendrait la Charte en interdisant aux employé-e-s les signes religieux.

Deux des trois Universités anglophones sont fermement opposées au projet de loi : McGill et Bishop. La troisième, Concordia, est encore en train de débattre à ce sujet. Le ministre Bernard Drainville devait y tenir un débat le 28 novembre, mais a finalement renoncé à ce déplacement, jugeant que les conditions pour assurer sa sécurité sur le campus n'étaient pas réunies.

Du côté des établissements francophones, les Université de Laval, l'Université du Québec à Montréal, et de l'Université du Québec n'ont pas encore fait connaître leur position. (source : RVM)

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