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18 décembre 2013 - Inde
LE CARDINAL ET LES HOMOSEXUELS

Quelques jours après la décision de la Cour suprême indienne de repénaliser l'homosexualité, le cardinal de Bombay a pris ouvertement position contre cette mesure : " Les homosexuels ne sont pas des criminels."

Le cardinal Oswald Gracias, qui fait partie des huit cardinaux chargés par le Pape de réformer la Curie romaine, a estimé que l'Eglise catholique « n'avait jamais été opposé à la décriminalisation de l'homosexualité, car elle n'avait jamais considéré les homosexuels comme des criminels. Etre homosexuels n'est pas un péché, au regard de l'Église.».

« En tant que chrétiens, nous exprimons toute notre respect pour les homosexuels, a-t-il affirmé. L'Eglise catholique est opposé à la légalisation du mariage entre personnes du même sexe, mais nous enseigne que les homosexuels ont droit au même respect que tout être humain et condamne toute forme de discrimination infondée, de harcèlement ou d'agression ».

Dans un arrêt rendu le 11 décembre dernier, la plus haute juridiction du pays a annulé un jugement du tribunal de New Delhi de 2009 qui dépénalisait les relations homosexuelles et a renvoyé la question devant le Parlement indien.

C'est une petite révolution. Dans un pays - l'Inde - où l'homosexualité n'a été dépénalisée qu'en 2009, un prélat, et non des moindres, l'archevêque de Mumbai, nouveau nom de la mégalopole Bombay, a déclaré publiquement qu'être gay n'était « pas un péché » au regard de l'Église catholique.

« Si une personne est gay et cherche le Seigneur avec bonne volonté, qui suis-je pour la juger ? », s'était interrogé le Pape dans son avion de retour des Journées mondiales de la Jeunesse (JMJ) à Rio.

Dans sa réponse concernant l'affirmation d'un prêtre aux JMJ, "être homosexuel est un péché", l'archevêque indien remet les choses à leur place. « Si on fait une lecture à la lettre de ce qui a été dit, une partie de ce que le prêtre a dit est vraie et une autre est inappropriée, écrit-il.

L'Église n'accepte pas le mariage gay parce que la Bible nous enseigne que Dieu a souhaité le mariage pour un homme et une femme. D'un autre côté, dire que ceux qui ont une orientation sexuelle différente sont des pécheurs est faux.

Je pense que nous devons nous y montrer sensibles dans nos homélies et dans notre façon de nous adresser à nos paroissiens, et j'en ferai part à nos prêtres ». « L'Église accueille tout le monde, a-t-il ajouté, y compris ceux qui ont une orientation sexuelle différente ».

Un message accueilli favorablement par les défenseurs des LGBT (lesbiennes, gays, bis et trans). « La réponse de l'archevêque est très rassurante pour notre communauté, déclare ainsi un paroissien de l'église Saint-Thomas, précisément celle où a été prononcé le sermon anti-mariage gay. Cela me donne l'assurance qu'en tant que membre de l'Église, je ne serai plus discriminé ». (source : FPIC)

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