Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 14 au 18 décembre 2013 (semaine 51)
 

-
18 décembre 2013 - France
LE SYNODE MARONITE ET LES PROBLÈMES ACTUELS


Durant trois jours s'est tenue à Paris, la première session, du synode diocésain maronite, entre le 12 et le 14 décembre Ils sont 85 000 en France, et quelque 130 000 disséminés entre les autres pays d'Europe.

Ce synode diocésain maronite est le premier du genre à se tenir hors du Liban. Présidé par Mgr Maroun-Nasser Gemayel, installé évêque du nouveau diocèse maronite de France et visiteur apostolique pour les maronites d'Europe, il a réuni les représentants de 32 paroisses et communautés maronites dans quinze pays d'Europe, ainsi que certains évêques de la diaspora libanaise.

Dans une conférence de presse tenue au Foyer franco-libanais, rue d'Ulm, « symbole de la présence culturelle et religieuse des maronites en France, mais également de la relation séculaire entre les maronites et la France », le nouvel évêque a donné le sens de ce chantier de réflexion en Église.

« Pourquoi convoquer un synode diocésain ? a dit Mgr Gemayel. À quoi nous engage-t-il et quelles seront ses orientations ? Nous aurons des réponses, progressives, durant les trois jours de la première session, entre le 12 et le 14 décembre 2013 et jusqu'à la date de clôture de ce synode, en décembre 2014. » La session actuelle n'en est que le coup d'envoi.

L'objectif final du synode est d'inviter les fidèles de l'Église maronite résidant en France et en Europe à redécouvrir leur identité ecclésiale orientale, qui peut se déliter au contact de l'Église latine, à se convaincre qu'elle peut être vécue sous tous les cieux et enfin à redécouvrir le sens de leur mission, qui est la même pour toutes les Églises, proclamer Jésus-Christ.aussi

Mais, pour le faire, il faut sortir de sa léthargie, s'organiser, créer des paroisses, être en contact. « Il n'y a pas de temps à perdre, a insisté le nouvel évêque, pour nous, maronites en France et en Europe (...), il est temps de retrouver le fondement du renouvellement de notre appartenance ecclésiale, la conscience de notre vie dans l'Église et de son développement, de créer de nouvelles paroisses et missions maronites et de les fédérer (...). Voilà le premier message de ce synode diocésain. »

« L'autre message de ce synode, a poursuivi Mgr Gemayel, consistera à aborder une question fondamentale qui nous concerne : qu'est-ce qu'être maronite en France et en Europe ? Comment adapter et vivre notre "maronité" dans un contexte autre que moyen-oriental ?

" Sommes-nous condamnés à vivre indéfiniment à l'étranger ? Quelle place accorder aux maronites issus de mariages mixtes, et dont la descendance représente aujourd'hui la troisième, la quatrième ou la cinquième génération ? Et comment concilier la liberté de choix, légitime d'ailleurs, qui peut conduire à épouser diverses destinées nationales ? Au cœur de ce chantier synodal, nous sommes donc appelés à une prise de conscience qui ne sera pas facile à opérer. »

« C'est son enracinement qui permet au cèdre de croître et de garder sa fière allure, aussi bien en France, en Europe qu'au Liban (...). Je ne crois pas qu'un maronite doit se définir par sa terre d'appartenance ; c'est plutôt par sa foi qu'il se définit : une foi non limitée à un territoire, une foi transnationale et trans-moyen-orientale !

" C'est une mission simple parce qu'elle vise à la préservation et à l'épanouissement de la foi chez les maronites, en France et en Europe », mais difficile aussi parce qu'elle n'est acquise qu'en Église.

« Si nous ne formons pas une Église, nous ne serons qu'une communauté confessionnelle en proie à toutes les dissensions, a-t-il insisté. Car le sentiment communautaire est fondamentalement un sentiment de repli et de peur. Il est aux antipodes de l'esprit qui insuffle notre Église et nous réunit en synode. Prenons conscience que nous sommes une portion du peuple de Dieu et non pas une communauté anthropologique juxtaposée à d'autres sur le continent européen, américain ou africain... »

Mgr Gemayel s'attaque à une tâche considérable : évangéliser les maronites dans une Europe déchristianisée et indifférente à Dieu ; dépolitiser les maronites venus d'un pays en guerre, ou du moins agir de manière à ce que ce soit leur identité spirituelle qui détermine leurs rapports les uns aux autres, et non leurs choix, appartenances ou affinités politiques spécifiquement libanaises.

Le paradoxe culturel est également évident : facteurs de mobilité dans leur pays, les maronites sont invités à devenir des modèles d'enracinement – dans la foi –, dans leurs pays d'adoption. (source : FPIC)


Retour aux dépêches
retour à la page d'accueil