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21 décembre 2013 -
RÉÉQUILIBRER EN BOUSCULANT DES HABITUDES

Que l'on soit catholiques conservateurs ou progressistes, la qualité de la foi se vérifie au témoignage de nos vies en face du prochain, Les vaticanistes sont obligés de le reconnaître. Ce n'est pas au travers des seules réformes de structures.

Ceux qui écrivaient il y a peu encore que l’Eglise catholique était trop sclérosée pour surprendre, en sont pour leurs frais. Pas un jour ne se passe sans que le Pape François bouscule les habitudes. Certains en raffolent et certains émettent de prudentes réserves. Quelques-uns sont déroutés, voire choqués.

L’essentiel n’est pas là. Les baptisés ne sont pas des consommateurs de téléréalité qui jouent à la "Pope Academy" : "Pour plébisciter Jean-Paul II, tapez 1. Pour Benoît XVI, tapez 2. Pour François, tapez 3…".

Au travers de ses analyses, Sandro Magister souligne plusieurs aspects de ce rééquilibrage fondamental auquel le Pape procède, par delà les commentaires médiatiques.

Originaire d’un jeune continent, le pape argentin met la morale sociale au centre de ses préoccupations. L’importance de l’éthique familiale et sexuelle n’est pas niée, mais elle est moins au cœur du combat culturel mené par l’évêque de Rome.

Alors que le rôle traditionnel du Vatican est de veiller aux Eglises locales, le pape François inverse la logique en demandant à un conseil de Cardinaux originaires du monde entier, de penser la réforme de la Curie romaine. Mais il y a plus.

Et cela il le réalise en plusieurs étapes conjointes, marquées par l'Église issue du Concile Vatican II. Adapter l’Eglise au monde moderne par une écoute des "signes des temps" comme le firent Jean XXIII et Paul VI. Mais sans affaiblir l’identité chrétienne.

S'inscrire dans la continuité de Jean-Paul II et de Benoît XVI en insistant sur le caractère spécifique du christianisme et sur la radicalité de son témoignage à contre-courant de certaines "évidences" du monde sécularisé. Au besoin de s’adapter aux signes des temps, dans cet appel pressant à la nouvelle évangélisation. L’Eglise redevint plus consciente d’elle-même.

Une conscience qui ne la replie pas sur elle-même et dans des structures passéistes. Dès sa première audience générale, le pape François a exhorté les catholiques à "sortir à la rencontre des autres, nous rendre proches pour porter la lumière et la joie de notre foi. Toujours sortir !"

" Si l’Église s’est parfois laissé enfermer dans de petites choses, de petits préceptes, le plus important est la première annonce : Jésus-Christ t’a sauvé !" (Interview du pape François à la presse jésuite)

Et plus que par ces "grands" textes, c'est par les méditations matinales du Pape durant la messe de Sainte Marthe, matinales trop ingorées que peut se lire et découvrir la pensée véritablement mystique du Pape au coeur de ses orientations pastorales. (source : FR-expert et FPIC)

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