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du 21 au 27 décembre 2013 (semaine 52)
 

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27 décembre 2013 - Cameroun
QUE DEVIENT LE PÈRE VANDENBEUSCH

L’Imam Ibrahim Moubarak Mbomba, président national du Conseil camerounais des imams, demande aux musulmans de prier pour le père Georges et prie « Allah d’agir avec force » contre les « impies et barbares » de la secte Boko Haram.

« L’Islam est une religion de tolérance par essence et ne saurait cautionner les actes de quelques bandits qui l’utiliseraient pour revendiquer des causes inavouées », a déclaré Ibrahim Moubarak Mbomba, coordinateur national de l'Union islamique du Cameroun, et président national du Conseil camerounais des imams des mosquées et des affaires islamiques (Cocimai), dans son prêche aux fidèles musulmans, à la mosquée du Camp Bertaud de Douala, le vendredi 13 décembre, au cours de la prière dite par les fidèles musulmans pour la libération du P. Georges Vandenbeusch.

Les auteurs de la dépêche précisent que l’appel de l’Imam paraissait être plus « une recommandation qu'une simple exhortation » à Boko Haram, « une mise en garde à peine voilée » contre le groupe islamiste du Nigéria qui détient le Père Georges Vandenbeusch depuis un mois.

« Le prédicateur n’y est pas allé "du dos de la cuillère" », commentent les journalistes, pour condamner l’enlèvement du prêtre, originaire du diocèse de Nanterre et enlevé le 14 novembre dernier à la mission catholique de Nguetchewe, dans le diocèse de Maroua/Mokolo, à l'extrême Nord du Cameroun.

Au début du mois, l'Union islamique du Cameroun (UIC) et le COCIMAI avaient déjà diffusé un message commun pour exprimer leur préoccupation et condamner l’enlèvement et tous « les actes de kidnapping qui ternissent l'image de l'islam ».

Mais le ton du Conseil des imams est monté d’un cran le 13 décembre: Ibrahim Moubarak Mbomba, son président, qualifiant les membres de Boko Haram « d’impies, de barbares et de gourous de la fausse prophétie » et demandant à Allah « d’agir avec force contre la secte » afin que le Père Vandenbeusch soit libéré.

Le prédicateur a également lancé un appel à la culture de la paix et de la tolérance, déclarant que celles-ci sont considérées par le Coran comme « les plus grandes vertus de l'humanité, vertus qui passent par le respect de la différence car il n'y a point de contrainte dans la mission de foi », et interpellé les pouvoirs publics pour qu’ils mettent tout en œuvre pour permettre une issue favorable à cette captivité.

Dernière recommandation d'Ibrahim Moubarak : que le peuple camerounais fasse preuve de plus de vigilance mais surtout de plus d'hospitalité envers les ressortissants étrangers, et ne cède pas à « la manipulation des extrémistes religieux ».

Selon certaines informations locales, «une intervention des chefs traditionnels du nord » serait déjà entreprise : le site "Cameroun Link", qui cite ses propres informateurs, affirme qu’une délégation de chefs traditionnels de Kolofata, Mora et Mokolo se serait rendue auprès du sultan Chehou du Borno-state, pour plaider la libération du père Vandenbeusch auprès de Boko Haram. Le Sultan aurait assuré de tout faire son possible pour que le père Vandenbeusch retrouve la liberté : « Il est proche de nous et nous prions pour qu`il retrouve la liberté », assuraient-ils. il y a quelques semaines.

Rappelons qu'arrivé en Afrique il y a trois ans, le Père Georges est directement parti à Nguetchewe à l'extrême Nord du Cameroun, dans la zone frontalière où il soutenait plus de 10.000 Nigérians qui s'étaient réfugiés dans les villages depuis le début des hostilités entre les forces de sécurité nigérianes et des groupes islamistes.

L'enlèvement du Père est survenu dans la région où sept Français d'une même famille, les Moulin-Fournier (un couple, leur quatre enfants, et le frère du mari), avaient été enlevés en février lors d'une visite au parc naturel de Waza, réputé pour la richesse de sa faune. Ils avaient été libérés fin avril. (source : Jeune-Afrique)


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