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du 28 décembre au 2 janvier 2014 (semaine 52)
 

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2 janvier 2014 - Irak
L'EXIL APRÈS L'EXODE AU KURDISTAN

Les chrétiens de Bagdad, de Mossoul et du reste de l’Irak sont venus en masse se réfugier au Kurdistan, fuyant les violences. Pourtant protégée par le gouvernement de Massoud Barzani, la majorité d’entre eux veut partir en Occident.

360 km séparent Ainkawa, quartier chrétien d’Erbil dans le Kurdistan d’Irak, à la capitale irakienne. « Les sunnites qui les accueillent regardent notre carte d’identité où est mentionnée la religion., dit l'un des réfugiés. "Quand ils voient “chrétien”, ils sont contents de nous avoir comme voisins parce que nous ne causons pas de problème.

" Ils nous acceptent dans les affaires parce que nous sommes compétitifs, mais quand ils cherchent un ennemi, nous sommes tout désignés. » Cette déclaration désabusée d’un chrétien réfugié depuis une dizaine d’années au Kurdistan en dit long sur les relations entre les communautés irakiennes chrétiennes, sunnites et chiites.

La guerre civile sévit dans à peu près toutes les régions sunnites du pays, à l’exception des trois gouvernorats – Souleymanieh, Erbil et Dohouk – de la région autonome du Kurdistan, dans le nord. Mais même là, le danger se rapproche, s’ajoutant à l’inquiétude provoquée par la guerre civile dans la Syrie voisine.

Il y a plusiurs mois, le 29 septembre, six kamikazes se sont fait exploser devant le bâtiment des forces de sécurité intérieure du PDK à Erbil, « capitale » du Kurdistan, pourtant réputée stable et sûre. Puis, il y eut des attaques coordonnées contre le QG des services de renseignement de la police et un centre commercial de Kirkouk, dans le nord de l’Irak, le 4 décembre. Bilan : 11 morts et 70 blessés. Kirkouk n’est qu’à 70 km d’Erbil.

Pourtant, à Ainkawa, les guirlandes clignotent dans les rues le soir, les sapins de Noël ornent les vitrines et les halls des hôtels. Les chrétiens oublieront peut-être pendant ce temps festif les inquiétudes qui les rongent.

Personne ne connaît le nombre exact des chrétiens à Ainkawa : 30 000, 45 000 ? Ils sont aussi à Dohouk, dans le nord, ou dans les villages situés le long de la frontière avec la Turquie. Le flot des familles qui arrivent tous les jours du reste de l’Irak ne se tarit pas.

Les enfants sont scolarisées dans une école internationale où ils apprennent des langues étrangères, une garantie pour le jour où la famille devra émigrer. Les parents y pensent et s'y préparent.

Le dimanche, à la messe de 18 heures – les offices se déroulent le matin de très bonne heure ou le soir, parce que le dimanche n’est pas férié –, l’église chaldéenne Mar Ellia est pleine à craquer d’hommes et de femmes, de jeunes aussi. Les femmes ont la tête couverte d’une mantille blanche sur laquelle est inscrit le mot Lourdes, souvenir de pèlerinage. À la fin de la messe, tout le monde se presse pour serrer la main du prêtre, qui repart le soir même pour Bagdad.

Massoud Barzani, président de l’entité kurde d’Irak et chef du Parti démocratique du Kurdistan (PDK), a donné des garanties aux chrétiens pour qu’ils s’établissent au Kurdistan, achètent des terrains, construisent et ouvrent des entreprises. Mais dès qu’une contrariété vient rompre cette harmonie, les chrétiens ont le sentiment de voir leur avenir menacé. (source : ORJ)


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