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du 12 au 15 novembre 2013 (semaine 46)
 

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15 novembre 2013 -
LE COE DEVANT UNE SITUATION NOUVELLE

Dans leur déclaration au terme de leur Assemblée qui s'est tenue du 30 octobre au 8 novembre à Busan,
les Eglises-membres du COE se sont posées en contre-culture, affirmant que : «La mission doit venir de la marge».

Cette déclaration sur la mission va bien plus loin que les simples enjeux de l’évangélisation : elle est une critique en règle des dérives du capitalisme contemporain. Derrière cette expression se cache un postulat théologique fort. Les pauvres, les opprimés, les marginaux, sont d’après les évangiles les premiers destinataires de l’action de Jésus, et ceux qui sont le mieux placés pour témoigner de la force de libération de la Bonne Nouvelle.

" Le but de la mission n’est pas de faire venir, vers le centre, ceux qui se trouvent dans les marges, mais de s’opposer à ceux qui en maintiennent d’autres dans les marges pour pouvoir, eux-mêmes, demeurer au centre.

" Au contraire, les Églises sont appelées à transformer les structures de pouvoir.»

Au fond, cette déclaration sur la mission va bien plus loin que les simples enjeux de l’évangélisation. Elle est une critique en règle de notre monde contemporain, du capitalisme débridé responsable de criantes inégalités.

" La politique d’une croissance sans limites grâce à la domination du marché mondial est une idéologie qui se prétend sans alternative, exigeant des sacrifices sans fin des plus pauvres et de la nature" , est-il déclaré dans le texte.

" Cette forteresse de la cupidité menace toute la maison de Dieu. Car le règne de Dieu s’oppose frontalement à l’empire de mammon.»

Avec cette déclaration, les Eglises-membres du COE se posent donc en contre-culture qui remet fondamentalement en cause les structures de pouvoir et la soif de consommation des sociétés contemporaines, vues comme forces de destruction.

C'est pourquoi ce mouvement du centre vers les marges se fait sentir dans le programme proposé par le COE pour les sept années à venir jusqu’à la prochaine assemblée. Plutôt que de tracer de grandes orientations, le COE invite ses Eglises-membres à marcher ensemble dans un «pèlerinage de justice et de paix».

Il est difficile le juste équilibre entre organisation internationale et communauté d’Eglises, ce qui a des implications à plusieurs niveaux. C'est alors une opportunité de repenser activement la manière dont nous pouvons interagir l’un avec l’autre.

«En tant que pèlerins nous cheminons ensemble, connaissant et protégeant nos vulnérabilités réciproques, s’offrant l’un à l’autre hospitalité et générosité, s’écoutant l’un l’autre, acceptant de prendre des risques en discernant ensemble dans quel nouveau territoire nous devons entrer.»

Le COE doitêtre conscient de sa propre marginalité. Il représente toujours moins de chrétiens à travers le monde alors que deux courants connaissent une forte croissance actuellement dans le monde : l’Eglise catholique romaine et les mouvements pentecôtistes. Or, ils ne font pas partie du COE.

Il n’en reste pas moins que le COE semble s’ouvrir de manière plus marquée aux mouvements charismatiques, dont certains paraissent prêts à rejoindre le mouvement œcuménique.

A Busan, le COE semble avoir nettement choisi de prendre conscience de ces réalités actuelles et d'en traduite les conséquences.
(source : Protestinfo)

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