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du 2 au 6 janvier 2014 (semaine 01)
 

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6 janvier 2014 -
L'ÉGLISE DOIT SE DÉCENTRER JUSQU'AUX PÉRIPHÉRIES

Dans la conversation engagée pendant près de trois heures entre François et les 120 supérieurs généraux lors d’une rencontre le 29 novembre dernier au Vatican le
Pape a invité l'Église à se décentrer pour mieux comprendre le monde.

« Les religieux doivent être des hommes et des femmes capables d’éveiller le monde, de faire du bruit en annonçant la prophétie du Règne de Dieu ».

Parmi les nombreux thèmes de cette conversation spontanée, ont été abordés : la complexité de la vie, faite de grâce et de péchés, le fait d’être prophètes en notre monde, la fraternité, la dénonciation des attitudes hypocrites et fondamentalistes, l’éloge de la grande décision de Benoît XVI concernant les cas d’abus, l’importance des charismes ou encore la nécessité de réveiller notre monde engourdi.

Le Pape y a affirmé que si la radicalité est demandée à chaque chrétien, les religieux sont appelés à suivre le Seigneur d'une manière particulière.

Fidèle à sa liberté de ton, François a donné lors de cet entretien sa propre définition de l’identité et de la mission des religieux : « La vie est complexe, faite de grâce et de péché et un religieux qui reconnaît qu’il est pécheur ne contredit pas le témoignage qu’il est appelé à donner, mais au contraire, il le renforce ».

Comme il aime à le répéter, le Pape a invité chacun à se déplacer dans les périphéries, « une position qui aide à mieux voir et comprendre le monde ». Ainsi, il invite chacun à « se décentrer », pour « connaître véritablement la réalité et le vécu des gens ».

Interrogé sur les vocations, le Pape a indiqué que des Églises jeunes apportent de nouvelles vocations, et don un phénomène qui oblige à repenser l'inculturation des charismes.

L'Église doit demander pardon et avoir honte de ses échecs apostoliques dus à des incompréhensions comme dans le cas de Matteo Ricci.

Puis il avait insisté sur l'importance d'une formation fondée sur le spirituel, l'intellectuel, la communauté et l'élan apostolique. « Il faut former le cœur. Autrement nous formons de petits monstres. Et puis ces petits monstres forment le peuple de Dieu. Cela me donne vraiment la chair de poule » a-t-il dit.

L’hypocrisie, « fruit du cléricalisme », est aussi un mal à bannir. Il faut « agir en artisans, non en policiers, précise-t-il, privilégier un dialogue ouvert et franc sur tous les aspects de la vie ». Pour le Pape, le dialogue est à utiliser aussi comme ciment de la paix : « Il faut savoir caresser les conflits avec une tendresse eucharistique, conseille-t-il, elle ne fait pas disparaître les problèmes, mais aide à les affronter en tant qu’homme ».

Quant aux rapports entre les diocèses et les ordres religieux, le Pape avait déjà fait part de son expérience et dit que les évêques doivent comprendre que les religieux ne sont pas de simples renforts, mais qu'ils apportent des charismes particuliers aux diocèses.

Toujours dans cette longue conversation, parlant à coeur ouvert, il a invité l’Église à ne pas hésiter à faire son autocritique : « Nous devons toujours demander pardon et regarder avec beaucoup de honte les échecs apostoliques entraînés par le manque de courage ».

Dans cette perspective, il a fait l’éloge de l’attitude de son prédécesseur Benoît XVI face aux affaires de pédophilie : « elle doit nous servir d’exemple pour avoir le courage de considérer la formation personnelle comme un défi sérieux en ayant toujours à l’esprit le peuple de Dieu » a-t-il relevé. (source : News.va.)


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