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du 7 au 10 janvier 2014 (semaine 01)

 

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10 janvier 2014 - Tunisie
LIBERTÉ DE CONSCIENCE ET REJET DE LA CHARIA

L’assemblée constituante tunisienne a approuvé samedi 4 janvier les premiers articles de la future Constitution, garantissant la liberté de conscience, faisant de l’Etat le « protecteur du sacré », mais rejetant l’islam comme source de droit.

Les deux premiers articles, non amendables, définissent la Tunisie comme une République guidée par la « primauté du droit », un Etat « libre, indépendant, souverain » et « civil » dont la religion est l’islam.

La source principale de la législation ne sera pas constituée des textes sacrés de l’Islam et celui-ci ne sera pas la religion du peuple. Les amendements en ce sens ont été rejetés et le parti islamiste tunisien Ennahda a dû renoncer à sa volonté d’inscrire la charia dans la Constitution. C’est un pas en avant pour les défenseurs des droits humains, une victoire bien méritée pour la société civile tunisienne.

En revanche, c’est un grand échec pour les islamistes. Même en cas de victoire aux prochaines élections, Ennahda ne pourra pas appliquer son projet de société, en tout cas pas dans son état initial. Il ne pourra pas gouverner la société sur la base de textes juridiques découlant de la loi coranique comme il aurait si bien aimé le faire.

Le rejet de la charia en Tunisie était du reste prévisible au regard du combat que les populations ont récemment mené au nom de leurs libertés, mais aussi au regard de ce qui se passe en Egypte voisine.

En effet, les travers des Frères musulmans, dès qu’ils ont accédé au pouvoir, ne sont pas sans effet sur la perception des populations du Maghreb sur les religieux fanatiques. Leur extrémisme, qui a plongé l’Egypte dans la nouvelle et meurtrière crise d’où elle peine à s’extirper, ne plaide pas en faveur des islamistes. La disgrâce dans laquelle sont tombés les Frères musulmans d’Egypte, suite à leur aveuglement, a certainement fait réfléchir Ennahda.

Ce n’est plus vraiment le printemps des régimes théocratiques. Le vent de la liberté qui souffle sur le monde laisse peu de places à ce genre de régimes. La laïcité et la liberté des peuples sont devenues des valeurs non négociables dans bien des pays.

Avec ce rejet de la charia que l’on peut qualifier de rétropédalage salutaire, s’ouvre une nouvelle ère démocratique pour la Tunisie. Le pays continue sa marche triomphale vers la lumière et la liberté. Une fois encore, tout comme pour le printemps arabe déclenché par le geste de désespoir de Mohamed Bouazizi et la révolte y consécutive du peuple tunisien, il ouvre la voie. Pourvu que son option pour la liberté et la tolérance se répande comme une trainée de poudre chez ses voisins et bien au-delà, qu’elle inspire plus d’un pays. (source : ORJ et CM)


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