Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho

du 7 au 10 janvier 2014 (semaine 01)

 

-
10 janvier 2014 - Égypte
UNE ÉGYPTE QUI RETIENT SON SOUFFLE

Alors que la nouvelle Constitution égyptienne est soumise à référendum la tension monte, le P. J-J Pérennès, secrétaire général de l’Idéo au Caire considère comme positif le processus politique dans lequel s’est engagée l’Égypte.

" Optimiste, je ne le suis guère, en fait, étant bien placé ici pour mesurer la complexité et les risques de la transition en cours

" Nous allons connaître des années difficiles et la transition sera longue. Mais je suis confiant, estimant que ce qui est engagé n’est rien moins que l’entrée de ce pays dans ce qui ressemble à la modernité : - aspiration à plus de liberté, - refus des diktats politiques et religieux, - accès possible à une certaine citoyenneté"

" Depuis le renversement de Moubarak, les Égyptiens ont fait l’expérience de cette liberté ; pour la première fois de leur vie, ils ont voté, ils ont participé à des manifestations et à des grèves ; la peur est tombée.

" Je ne pense pas que l’on reviendra en arrière, même si nous sentons revenir – pour un temps ? – la possibilité d’un régime autoritaire. Le fait qu’un peuple à majorité musulmane ait exprimé aussi clairement le 30 juin dernier son refus de l’islam politique est extrêmement encourageant, comme je l’ai écrit l’été dernier dans un article pour La Croix.

" Revenons un peu sur les faits. Au cours du premier semestre de 2013, le régime islamiste de Mohammed Morsi s’est gravement discrédité. Pour deux raisons principales : le sectarisme et l'incompétence.

" Le sectarisme s’est manifesté par une obsession des Frères musulmans à occuper le maximum de postes au sein de l’État. Fondée il y a 85 ans, la confrérie a été longtemps interdite suite à diverses tentatives de prise du pouvoir par la violence, ses militants ont été emprisonnés. On peut comprendre leur impatience à s’assurer d’un pouvoir enfin conquis avec l’assentiment populaire. Mais ceci a déplu aux Égyptiens, qui, sortant de quatre décennies de régime autoritaire, n’ont guère envie de subir une autre dictature, religieuse cette fois.

" La seconde raison du discrédit est l’incompétence dont les dirigeants islamistes ont fait preuve. Ils se sont plus préoccupés d’idéologie – faire voter une Constitution islamiste et des lois sur la « moralisation » de la société – , alors que les attentes des Égyptiens étaient du travail pour leurs enfants, des écoles et des transports de meilleure qualité, des soins de santé décents, etc.

" Avec le recul, on mesure mieux qu’un troisième facteur a précipité leur chute : l’État profond n’a pas changé de nature. L’administration et les grands corps de l’État – magistrature, police, diplomatie, etc.– sont restés aux mains de ceux que le régime de Hosni Moubarak avait installés. Le moins que l’on puisse dire c’est qu’ils ont tout fait pour précipiter la chute d’un régime en voie de discrédit.

Le P. Pérennès poursuit une longue analyse à laquelle il faut se référer. La résumer, c'est en amoindrir toute la richesse. (source : Oeuvre-d'Orient)


Retour aux dépêches
retour à la page d'accueil