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du 18 au 22 janvier 2014 (semaine 03)
 

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22 janvier 2014 - France
LA FÉDÉRATION PROTESTANTE ET L'EUTHANASIE

La
Fédération protestante de France juge regrettable et dangereuse la dépénalisation de l’euthanasie et met en garde contre une dépénalisation du suicide assisté qui romprait la confiance du malade à l’égard du corps médical.

Après les évêques catholiques, la Fédération protestante de France a pris position, à son tour, contre la dépénalisation de l’euthanasie et du suicide assisté, alors qu’un projet de loi sur la fin de vie pourrait être déposé devant le Parlement d’ici à la fin de l’année.

Dans un texte rendu public et intitulé « Vivant jusqu’à la mort », elle reconnaît que « dans bien des cas, la manière dont la fin de vie est vécue dans notre pays n’est pas satisfaisante » et que « la société doit chercher à y répondre » .

Toutefois, ce texte bref rédigé par des théologiens rappelle que « le développement des soins palliatifs est déjà à même de répondre à bien des besoins » et que, depuis 2005, la loi Leonetti décourage l’acharnement thérapeutique : « Face à des douleurs insupportables, il est possible de proposer des sédations en phase terminale qui soulagent le patient en le rendant inconscient, même si ce traitement peut parfois avoir également pour effet d’abréger la vie. »

Du reste, ajoute le pasteur François Clavairoly, président de la Fédération, « le cas de Vincent Lambert montre bien qu’une loi ne peut jamais résoudre mathématiquement toutes les situations » .

Fort de ces constats, le texte protestant, tout en insistant sur la nécessaire prise au sérieux de certains cas extrêmes et en ouvrant la porte à une amélioration de la loi, estime qu’il serait « regrettable et dangereux que l’euthanasie soit dépénalisée.»

Dans la même optique, l’assistance médicalisée pour une fin de vie, qui se rapproche du suicide assisté, doit rester elle aussi « une transgression de la loi » . « Lorsqu’on confie son corps au médecin, c’est bien dans la perspective d’une guérison, et, si elle n’est pas possible, en vue d’un accompagnement qui aille le plus loin possible, appuie le pasteur Clavairoly.

Cette confiancelà, à la fois individuelle et collective à l’égard du corps médical, ne peut être trahie par un passage à l’acte d’euthanasie. » L’ouverture à l’euthanasie, précise le texte qui s’inscrit dans un engagement de longue date des protestants sur ce terrain (notamment avec les établissements de soins palliatifs des diaconesses de Reuilly), « ne pourrait qu’ébranler la confiance que la personne peut faire à son entourage.

Elle pourrait même susciter chez certains, par souci de ne pas peser sur les leurs ou même la société, une sorte de “devoir” de quitter la vie. » Sans compter les dérives que pourraient générer les contraintes économiques qui pèsent déjà sur l’hôpital.

« Nous avons voulu donner un texte de référence qui se veut une interpellation, plus qu’une condamnation, précise François Clavairoly. Il est possible qu’un jour une loi passe dans ce pays, mais à nos yeux la responsabilité de chacun reste toujours engagée dans la difficile prise de décision, en conscience, de la famille, du malade, du corps médical. La loi n’exonère pas de cette responsabilité. » (source : FPF)


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