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du 22 au 25 janvier 2014 (semaine 04)
 

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25 janvier 2014 - Centrafrique
L'APPEL A L'AIDE DE L'ARCHEVÊQUE ET DE L'IMAM

Mgr Dieudonné Nzapalainga et l’imam Omar Kobine Layama se sont rendus en Europe cette semaine pour demander l’aide de l’Union européenne et de l’ONU pour reconstruire le pays.

« La France seule ne pourra pas supporter le poids de cette mission, il faut une opération de l’ONU », a souligné Mgr Dieudonné Nzapalainga devant les députés français mercredi, avant de voir hier François Hollande.

Face à une situation humanitaire et sécuritaire dramatique, les deux hommes, symbole de paix et de rassemblement, ont tracé les grandes lignes de la reconstruction du pays tout en insistant sur l’instrumentalisation de la religion par les deux bords : « Cette guerre n’est pas religieuse » a insisté l’imam Omar Kobine Layama, réfugié à l’archevêché de Bangui depuis les violences de décembre.

Les deux religieux sillonnent ensemble le pays depuis le début du conflit en tenant un discours d’apaisement. « Les anti-balakas ne sont pas des milices chrétiennes, mais des milices d’autodéfense qui veulent venger leurs frères. Aucun responsable religieux n’est à leur tête.

« C’est la même chose côté Séléka, ce ne sont pas des milices musulmanes. Les jeunes sont manipulés par des groupes politiques » , a détaillé l’archevêque. L’imam a renchéri en rappelant qu’ils n’avaient « jamais cessé de dénoncer les exactions » commises par les deux factions.

La famine menace : l’agriculture et l’élevage sont au point mort puisque les populations ont fui leurs villages.

La mise en place de commissions vérité et réconciliation avec l’aide de l’ONU, « pour que la parole circule dans tous les villages et que les crimes ne restent pas impunis » selon les mots de l’archevêque, est également une étape essentielle pour sortir du cycle infernal de la vengeance.

Les deux hommes ont également relevé « l’ambiguïté » du Tchad. D’anciens rebelles Séléka tchadiens font partie des forces africaines de la Misca. L’archevêque a assisté à des « scènes de fraternisation avec les rebelles. "

Enfin, les deux religieux se sont montrés inquiets d’une possible scission du pays en voyant de plus en plus d’ex-Séléka musulmans remonter vers le Nord. Pour Mgr Nzapalainga, pas question d’avoir un Nord musulman et un Sud chrétien. « Nous voulons que les musulmans restent, et construire avec eux la paix, dans un seul État. Les deux communautés ont réussi à vivre ensemble pacifiquement pendant des années, elles peuvent continuer à le faire. » (source : Allafrica)


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