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du 22 au 25 janvier 2014 (semaine 04)
 

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25 janvier 2014 - Mexique
PRÊTRE EN GILET PARE-BALLE ET MUR DE BÉTON

Accablé par le climat d'insécurité croissante,en raison des narcotrafiquants, le curé de l'église Santa Teresa de Avila, à Monterrey. Le père Gregorio López, célèbre la messe avec un gilet pare-balles.

Le père Gregorio López, curé de Notre-Dame-de-l'Assomption à Apatzingán, est devenu un symbole de l'engagement de l'Eglise catholique dans la lutte contre les narcotrafiquants, aux côtés des habitants et de milices paysannes d'autodéfense.

Un cartel criminel qui se fait appeler les « Chevaliers Templiers » terrorise depuis des années la population de l'Etat du Michoacan où se trouve Apatzingán. Récemment, ces « Templiers » ont menacé d'incendier la cathédrale d'Apatzingán et ont lancé diverses menaces de meurtre contre le clergé.

Le gouvernement fédéral mexicain a fait intervenir des forces armées qui semblent avoir pris le contrôle de la situation. Mais certains doutent de l'efficacité de la militarisation de la lutte anti-cartels qui, en un peu plus de sept années, aurait fait 70.000 victimes au Mexique.

A Monterrey, dans le nord du Mexique,le curé a fait élever un mur devant le lieu de culte afin de protéger les fidèles des balles perdues et des tirs de grenade, suite à un échange de tirs aux abords de l'église en avril 2011, a priori entre des narcotrafiquants. Cet incident a eu pour effet de créer un mouvement de panique : les passants se sont réfugiés dans l'église tandis que les fidèles déjà à l'intérieur, pris de peur, ignoraient tout de ce qui se passait dans la rue.

Le mur, qui atteint par endroits les six mètres de haut, a été élevé deux mois plus tard. Le dispositif est de plus équipé d'un feu de signalisation qui alerte sur la fréquence des fusillades et la dangerosité de la situation. S'il est vert, la situation est normale. Quand le feu passe au rouge, c'est tout simplement que des échanges de coup de feu ont lieu dans le quartier.

Depuis 2010, Monterrey comme l'ensemble des villes de l'État du Nuevo León dont elle est la capitale, est devenue l'un des terrains d'affrontements entre le cartel des Zetas, créé dans les années 90 par des déserteurs de l'unité d'élite de l'armée mexicaine, et leurs anciens alliés du cartel du Golfe.

« Les narcotrafiquants sont soutenus par les autorités », dénonce le père Gregorio López. Il se dit favorable au désarmement des milices d'autodéfense et communautaires quand les « Templiers » auront disparu.

Dans un communiqué du 17 janvier 2014, l'archidiocèse de Mexico, explique que « les criminels ont occupé le vide de pouvoir laissé par les autorités des trois niveaux de gouvernement. (...) La corruption et le manque d'autorité de l'Etat ont poussé ceux qui n'étaient pas disposés à collaborer avec ce fléau, bien qu'étant terrorisés, à prendre les armes afin de se protéger ».

Le 15 janvier 2014, l'évêque du diocèse d'Apatzingan Mgr Miguel Patino Velazquez a accusé l'Etat de faire peu de choses pour capturer les dirigeants des « Chevaliers Templiers ». (source : FPIC)


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